Frottis du col de l’utérus et test HPV

• Le frottis cervico-vaginal, souvent appelé simplement frottis, est un examen qui permet d’étudier au microscope la forme et le bon fonctionnement des cellules du col de l'utérus et d’y détecter d’éventuelles anomalies.
• Le test HPV va rechercher l'ADN des souches à haut risque du papillomavirus pour confirmer ou infirmer sa présence via une technique de bactériologie moléculaire.

Ces deux techniques nécessitent le même prélèvement : le grattage de cellules du col utérin.

Le test HPV permet de diagnostiquer une infection par le HPV. Le frottis permet de détecter des anomalies des cellules du col de l’utérus causées par cette infection. Le dépistage permet ainsi aux patientes de bénéficier d’une prise en charge adaptée.

Une infection par le papillomavirus n’a souvent aucune conséquence, mais différentes affections sont aussi possibles et peuvent se manifester parfois durant plusieurs années à la suite d’une infection : les verrues génitales, aussi appelées condylomes, et les lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus sont en effet causées par le virus HPV.

Si vous pensez avoir contracté une IST, les médecins ZAVA peuvent vous prescrire un test de dépistage IST.

La campagne de dépistage du cancer du col de l'utérus recommande un premier frottis à partir de 25 ans quand il n’y a pas d’antécédents familiaux.

• À partir de 25 ans, un premier frottis est réalisé puis un second à une année d'intervalle. Si les résultats sont normaux, un nouveau frottis est réalisé tous les 3 ans tant que les résultats sont négatifs .
• À partir de 30 ans, le test pour détecter le papillomavirus (test HPV-HR) remplace l'examen cytologique du frottis. Il est réalisé 3 ans après le dernier frottis sans anormalité. Puis, un nouveau test est réalisé tous les 5 ans jusqu'à 65 ans tant que les résultats sont négatifs. Le test HPV-HR permet de détecter les souches du papillomavirus qui sont particulièrement liées au risque de cancer.

Les tests HPV doivent être effectués même après la ménopause, les règles s'arrêtant généralement entre 45 et 55 ans. Les pathologies liées au papillomavirus (HPV) évoluant lentement, elles peuvent être diagnostiquées de nombreuses années plus tard.

L’examen est rapide et se déroule en plusieurs étapes.

1. Vous êtes invitée par votre médecin, gynécologue ou sage-femme à enlever le bas de votre tenue et à vous allonger sur la table d’examen. Les fesses sont positionnées près du bord de la table et les pieds sont placés dans les étriers.
2. Il/Elle introduit doucement dans le vagin un spéculum. Il s’agit d’un instrument en plastique ou en métal, préalablement lubrifié, qui permet de maintenir le vagin ouvert. Les parois du spéculum sont lentement écartées pour rendre le col de l’utérus bien visible. Puis, un écouvillon est introduit dans le vagin afin de gratter légèrement la surface externe du col utérin afin de prélever des cellules. C’est un prélèvement indolore .
3. D’autres cellules situées au niveau de l’endocol, la partie intérieure du col, sont aussi prélevées dans le même temps.
4. Les prélèvement sont disposés sur des lames de verre et un produit de fixation est vaporisé dessus afin de figer les cellules pour l’analyse par le laboratoire. Les prélèvements peuvent aussi être plongés dans un liquide pour permettre de faire aussi un un test HPV-HR .
5. Le spéculum est refermé et retiré par votre médecin, gynécologue ou sage-femme.

Plusieurs professionnel·le·s de santé peuvent réaliser un frottis du col de l'utérus ou un test HPV :

• votre gynécologue ou votre médecin traitant pendant une consultation ;
• votre sage-femme dans le cadre d'un suivi gynécologique ou de grossesse (avant la 14ème semaine de grossesse) ;
• un·e autre médecin généraliste, dans le cadre d'un bilan de santé, lors d'une consultation à l'hôpital ou dans un centre de protection maternelle infantile (PMI) ;
• un·e médecin biologiste d’un laboratoire d’analyses médicales sur prescription de votre médecin.

Évitez de réaliser un frottis ou un test HPV pendant les règles. La présence de sang peut compliquer l’interprétation des résultats.

Il est également recommandé d'éviter d'avoir des relations sexuelles dans les 24 à 48 heures précédant le jour de l'examen.

Dans le cas d'une infection au niveau du vagin l’utilisation d’un traitement local, comme un ovule ou une une crème, le frottis ne doit pas être effectué. Il est préférable d’attendre la fin du traitement de l'infection pour réaliser le frottis ou le test HPV.

Le délai dépend des laboratoires, mais il faut compter en moyenne 4 à 10 jours.

Un résultat de frottis ou de test HPV peut être difficile à comprendre. Voici différentes informations qui peuvent aider à sa compréhension.

• Le frottis peut-être normal : aucune cellule précancéreuse, cancéreuse ou infection par HPV n’a été observée. Quelques anomalies peuvent être décrites mais restent bénignes. Elles peuvent être dues à une inflammation, une infection ou un déséquilibre hormonal (pilule, ménopause).
• Le frottis peut-être anormal : des cellules avec des anomalies ont été observées. Dans ce cas, les résultats sont présentés selon la classification de Bethesda.
• Un frottis de type ASC-US : c'est l'acronyme de "Atypical Squamous Cell of Undetermined Significance". Les cellules présentent une anomalie peu grave mais on ne peut pas en expliquer la signification. En général, votre médecin, gynécologue ou sage-femme prescrit un test HPV pour détecter et vérifier la présence éventuelle d'une infection au papillomavirus.
• Un frottis de type ASC-H : c'est l'acronyme de "Atypical Squamous Cell cannot exclude HSIL". Cela indique la présence de cellules anormales sans pour autant exclure la présence de HSIL (High Grade Squamous Intraepithelial Lesion). Ce sont des lésions de haut grade qui peuvent être cancéreuses. Une colposcopie (examen du col de l'utérus) est nécessaire. Les lésions peuvent être aussi de bas grade (LSIL), c'est-à-dire que les anomalies sont légères ou provisoires.

Si les résultats sont anormaux, votre médecin vous proposera des examens plus poussés (colposcopie, biopsies du col de l'utérus) pour vérifier s'il y a bien une lésion cancéreuse des cellules ou la présence du HPV. Votre médecin reprend systématiquement contact avec vous si le résultat est anormal.

Le résultat du test HPV est négatif quand aucune infection à HPV à haut risque n'a été détectée. Il n'est donc pas nécessaire de réaliser un frottis.

Le dépistage du cancer du col de l'utérus fait partie intégrante de la stratégie nationale de lutte contre les cancers. Instauré en 2018, il s'adresse à toutes les femmes asymptomatiques entre 25 et 65 ans.

Le programme national à plusieurs objectifs :

• réduire le nombre de nouveaux cas et le nombre de décès de 30% en 10 ans ;
• atteindre un taux de couverture de 80 % chez les femmes ciblées ;
• améliorer l'accès au dépistage chez les personnes éloignées du parcours de soin : les femmes plus de 50 ans, homosexuelles, en situation de handicap, moins favorisées socialement ou économiquement ou en affection de longue durée.

Selon l'Institut National du Cancer, 40 % des femmes de 25 à 65 ans ne se font pas ou pas assez régulièrement dépister. Le suivi gynécologique se dégrade vers 50 ans alors que l'âge moyen du diagnostic est de 51 ans. L'institut estime que 90 % des cancers du col de l'utérus pourraient être évités grâce au dépistage régulier.

Dans sa lutte contre l'inégalité d'accès au dépistage, le programme national garantit à chaque femme une prise en charge à 100% par l'Assurance Maladie d'un examen cytologique et d'un test HPV.Pour en bénéficier, il faut avoir reçu l'invitation à se faire dépister par courrier.

Le frottis est un examen qui est normalement indolore. Cependant, il peut être ressenti comme gênant ou inconfortable. Le fait de se sentir en confiance avec la personne qui le réalise peut aider à rendre l’examen moins désagréable.

Il est tout à fait possible d'observer un léger saignement quelques heures après le frottis. Ce phénomène est normal et est le résultat du grattage réalisé sur les parois du col de l'utérus. En revanche, en cas de saignement abondant et/ou persistant, il est nécessaire de revoir son médecin.

Même si vous êtes vaccinée, il est nécessaire de se faire dépister car le vaccin ne protège pas contre toutes les souches de HPV responsables du cancer du col de l'utérus.

Le mieux est d’en discuter avec votre médecin, votre gynécologue ou votre sage-femme. En effet l'infection par le HPV étant sexuellement transmissible, le risque de développer un cancer du col de l’utérus est donc très faible si vous n’avez jamais eu de rapports sexuels avec pénétration. Néanmoins le HPV peut se transmettre par d’autres contacts sexuels tels que : sexe oral, toucher génital ou partage de sex toys. C’est pourquoi le frottis ou le test HPV peut s’avérernécessaire même vous n'avez jamais eu de rapports sexuels avec pénétration.

Oui, le dépistage est recommandé à toutes les femmes qu'elles aient des partenaires masculins ou féminins. L'infection par le HPV est transmissible lors de rapports sexuels et oraux qu'ils soient hétéro ou homosexuels.

Oui, l'infection persistante par le HPV peut se manifester plusieurs années après la contraction du virus. L'absence de rapport supprime le risque d'une nouvelle contamination mais ne permet pas de garantir l'absence de cellules non cancérigènes en développement.

Le dépistage chez les femmes de moins de 25 ans n'est pas recommandé. Il peut cependant être recommandé dans certains cas.