Mycose vaginale : symptômes, causes, contagion, traitement

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Révision médicale par le

Dr Raquel Pereira Correia

Revu le: 07 déc. 2021

La mycose vaginale, parfois aussi appelée candidose vaginale, est causée par la prolifération de champignons dans le microbiote vaginal. La mycose vaginale est relativement simple à diagnostiquer car elle s’accompagne de symptômes reconnaissables : pertes blanches épaisses et démangeaisons plus ou moins intenses.

Dans cet article
symptome mycose vaginale
 

Les points essentiels

  • La mycose vaginale n'apparaît pas suite à une contamination par une bactérie externe ou un virus mais à une prolifération de champignons.

  • 3 femmes sur 4 seront affectées par une mycose vaginale dans leur vie.

  • La mycose vaginale est sans gravité mais ne disparaît pas spontanément.

Si vous avez un doute, nos médecins peuvent vous conseiller et prescrire un traitement si nécessaire.
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Comment reconnaître une mycose vaginale ?

Quels sont les symptômes d’une mycose vaginale

On utilise souvent à tort le terme de vaginite pour parler de la mycose, or ce terme regroupe toutes les inflammations de la muqueuse du vagin quelle qu’en soit la cause (champignon, bactérie, agent irritatif ou allergique, IST). Il est important de pouvoir différencier leurs origines afin de se tourner vers le traitement le plus adapté. En l'occurrence, la mycose vaginale est liée à la présence d’un champignon.

La mycose vaginale se distingue généralement par des pertes blanches d’une consistance épaisse et crémeuse ou grumeleuse, accompagnées de démangeaisons, et qui ne sont pas malodorantes. Les signes suivants peuvent également être révélateurs d’une mycose :

  • des démangeaisons de la vulve et à l’entrée du vagin, plus ou moins intenses ;
  • des sensations de brûlure lors des mictions ;
  • une vulve rouge et gonflée ;
  • des rapports sexuels douloureux, on parle alors de dyspareunie.

Si les douleurs lors de vos rapports sexuels ne sont pas liées à une mycose vaginale ou un autre type d’infection ou persistent après la remission des autres symptômes, il peut s’agir de vaginisme.

Vaginose, mycose vaginale ou cystite : quelles différences et comment savoir ?

Ces trois affections sont les plus fréquentes chez les femmes et sont parfois confondues.

La vaginose bactérienne est une infection causée par des bactéries, souvent la Gardnerella vaginalis, caractérisée par des pertes malodorantes, grisâtres ou blanchâtres. Elle est liée à un déséquilibre de la flore vaginale qui entraîne une surproduction de certaines bactéries, sans inflammation. La vaginose n’est pas déclenchée par l'intervention d’une bactérie extérieure ou d’un virus, mais par un déséquilibre de la flore bactérienne.

La cystite est une infection des voies urinaires, qui se manifeste par des brûlures lors de la miction et une envie fréquente et impérieuse d’uriner, ainsi que des douleurs au niveau de la vessie et/ou une urine trouble. Elle est causée le plus souvent par une bactérie intestinale, Escherichia coli (ou E.coli), et n’occasionne ni pertes blanches inhabituelles ni démangeaisons.

On prescrira un antibiotique pour ces deux affections, contrairement à la mycose vaginale qui elle sera traitée par un antifongique.

Quelles sont les causes d’une mycose vaginale ?

Facteurs favorisant la mycose vaginale

Les mycoses génitales sont dues à un déséquilibre du microbiote vaginal, favorisant le développement de champignons. Il s’agit généralement d’une espèce appelée Candida albicans.

Un déséquilibre du microbiote causé par certains médicaments (généralement des antibiotiques) ou par un nettoyage intime avec des produits agressifs, peut suffir à provoquer une mycose. La prise de corticoïdes ou d’antiviraux ainsi que les chimiothérapies peuvent également contribuer à déclencher une mycose vaginale. Enfin, le diabète, les règles et les fluctuations hormonales en fin de cycle ainsi que le port de vêtements serrés sont également des facteurs favorisants.

Peut-on attraper une mycose vaginale à la piscine ?

De nombreuses idées reçues demeurent autour des piscines publiques, souvent considérées comme des "bouillons de cultures", véhiculant une crainte d’attraper des infections. Pour autant, l’eau des piscines publiques est filtrée et désinfectée en permanence, vous n’attraperez donc pas une mycose vaginale à la piscine à cause de ses conditions sanitaires. En revanche, la forte concentration en chlore de l’eau et l'entrée de cette dernière dans le vagin lors de la baignade peuvent favoriser, sur des terrains déjà sensibles, un déséquilibre du microbiote vaginal et de son pH et donc le développement d’une mycose vaginale.

Nous vous conseillons de ne pas garder sur vous un maillot de bain mouillé trop longtemps et de bien vous sécher après la baignade car le Candida albicans tend à se multiplier plus facilement en zone humide. Évitez également de vous baigner juste après une épilation, la peau irritée et les micro-coupures peuvent favoriser le développement d’une mycose vaginale.

La mycose vaginale est-elle sexuellement transmissible ?

La mycose vaginale n’est pas considérée comme une IST (infection sexuellement transmissible) puisqu’elle est liée à un organisme naturellement présent dans le corps dont la prolifération a été facilitée par un déséquilibre du microbiote vaginal et non par une infection externe. En revanche, l'activité sexuelle peut faciliter le développement d’une mycose vaginale. Si la pénétration n’est pas assez lubrifiée, elle peut fragiliser le microbiote vaginal en provoquant des micro-coupures et des irritations favorisant la prolifération de Candida albicans.

Certaines vaginites sont quant à elles causées par des IST et ont des symptômes parfois similaires à une simple mycose génitale. Il est donc conseillé de s’abstenir d’avoir des rapports sexuels ou de porter un préservatif en cas de doute avec une IST. Il est également déconseillé d’avoir une activité sexuelle lors d’une mycose vaginale, notamment car cela pourrait aggraver les symptômes et l’inconfort ressenti, voire favoriser le développement d’autres affections comme une vaginose bactérienne.

Comment traiter une mycose vaginale ?

L'automédication est possible en cas de mycose vaginale avérée. Il existe de nombreux traitements sans ordonnance pour la mycose, vendus en pharmacie. Les plus communs sont les antifongiques sous formes d’ovules, de crèmes ou de lotion, à appliquer localement et qui agissent généralement sous 48 à 72h. Votre pharmacien·ne pourra vous orienter vers la solution la plus adaptée selon vos symptômes.

Certains conseils sont également à suivre pour soulager la douleur et la sensation d’inconfort en parallèle du traitement, comme effectuer une toilette intime externe avec un savon au pH neutre, et préférer les vêtements amples.

Si les symptômes persistent après l’utilisation d’un ovule ou d’une crème pour mycose sans ordonnance, il est recommandé de consulter votre médecin, gynécologue ou sage-femme, afin de vérifier que vos symptômes ne sont pas pas liés à une autre affection.

Vous pouvez également consulter nos médecins en ligne.

Est-ce possible de soigner une mycose vaginale sans traitement ?

Faire passer une mycose vaginale naturellement

Il est peu probable que la mycose vaginale disparaisse naturellement. Il est donc important de démarrer un traitement le plus tôt possible pour la soulager. En revanche, il est possible, en parallèle du traitement par ovule ou crème sans ordonnance vendus en pharmacie, d’appliquer des méthodes naturelles pour éviter que la mycose ne revienne ou pour soulager l’inconfort qu’elle provoque.

Le Candida albicans responsable de la mycose vaginale se nourrit principalement de sucre ; réduire sa consommation peut favoriser la guérison et éviter de créer un terrain favorable au champignon. Il peut également vous être recommandé de faire une cure de probiotiques pendant 1 à 3 mois afin de restaurer votre microbiote vaginal, notamment à la suite d’une prise d’antibiotiques par exemple. N'hésitez pas à en parler avec votre pharmacien·ne ou votre médecin, gynécologue ou sage-femme, qui peuvent vous orienter vers ces solutions naturelles.

Que faire en cas de mycose vaginale qui ne passe pas ?

Si les symptômes de votre mycose vaginale ne se résorbent pas malgré les mesures appliquées et les traitements sans ordonnance, il vous faut consulter votre médecin, gynécologue ou sage-femme afin d’essayer de déterminer la cause des symptômes et éviter une possible aggravation. Un prélèvement bactériologique vaginal ou encore une analyse d’urine peuvent être pratiqués pour vérifier s’il s’agit d’une infection qui nécessite des antibiotiques.

Combien de temps dure une mycose vaginale ?

Il n’y a pas de temps précis concernant la durée de la mycose, tout dépend surtout du traitement pris et du moment de la prise en charge. Vous pouvez vous rendre en pharmacie et utiliser un traitement sans ordonnance pour la mycose, mais si ce dernier ne suffit pas à calmer les symptômes, il convient de consulter votre médecin traitant, gynécologue ou sage-femme.

Comment éviter les mycoses vaginales et leur récidive ?

Il existe des gestes simples à appliquer au quotidien si vous êtes sujette à la mycose vaginale.

  • Évitez les sous-vêtements synthétiques et changez régulièrement de protège-slips, privilégiez les culottes en coton et autres matières naturelles qui évitent la macération.
  • Ne pas porter quotidiennement des vêtements trop serrés et moulants au niveau de l’entrejambe comme les jeans, qui augmentent les frottements et l’irritation de la vulve.
  • Lors des règles, changer régulièrement vos protections hygiéniques.
  • Éviter l'excès d'hygiène et les toilettes intimes trop agressives (savons non adaptés, toilettes plusieurs fois par jour, produits intravaginaux…) qui risquent de fragiliser le microbiote et déséquilibrer son pH.

Si malgré ces précautions les mycoses génitales se répètent, votre médecin traitant, gynécologue ou sage-femme, pourra vous orienter vers un traitement de fond et éventuellement vous conseiller des probiotiques pour aider à reconstituer votre microbiote.

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Révision médicale par le:
Dr Raquel Pereira Correia Rédactrice médicale

Médecin généraliste, Raquel est rédactrice médicale chez ZAVA, où elle participe à la création et à la révision de nos contenus autour de la santé générale et sexuelle - mais elle ne consulte pas pour ce service.

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Revu le: 07 déc. 2021

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