Vaginisme : comment le reconnaître et le soigner ?

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Révision médicale par le

Dr Loïc Nicolas

Revu le: 28 févr. 2022

Le vaginisme rend impossible tout rapport sexuel avec pénétration. Découvrez comment le reconnaître, ainsi que les conseils pour le surmonter et retrouver une vie sexuelle épanouie.

Dans cet article
vaginisme
 

Les points essentiels

  • Le vaginisme correspond à une contraction involontaire des muscles autour du vagin face à une tentative de pénétration.

  • La cause du vaginisme, qu’elle soit primaire ou secondaire, est essentiellement psychologique.

  • Une désensibilisation progressive face à la peur permet de déjouer le réflexe de vaginisme.

En cas de vaginose bactérienne, nos médecins peuvent vous prescrire un traitement.
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Qu’est-ce que le vaginisme ?

On parle de ​syndrome du muscle releveur de l’anus (principal muscle du plancher pelvien), plus communément appelé, vaginisme, lorsque les muscles entourant l’orifice vaginal se contractent involontairement, rendant toute pénétration douloureuse, voire impossible. Ce phénomène peut toucher toutes les femmes, sans pour autant s’expliquer une malformation au niveau de l’appareil génital.

Vaginisme primaire

Le vaginisme primaire commence dès le début de la vie sexuelle d’une femme. Autrement dit, le vaginisme est constaté chez une femme vierge lors du premier rapport sexuel avec pénétration. Au-delà d’une simple pénétration douloureuse, le vaginisme rend la pénétration impossible, car malgré un désir présent chez les partenaires, les muscles situés autour de l'entrée du vagin se contractent de façon réflexe, involontairement.

Vaginisme secondaire

Le vaginisme secondaire survient chez une femme qui a déjà eu des rapports sexuels avec pénétration, et vécu une sexualité épanouie auparavant. Le vaginisme peut alors faire suite à une période de dyspareunie (douleurs pendant les rapports sexuels), après un traumatisme, un accouchement ou une longue période sans pénétration.

Quelles sont les causes du vaginisme ?

La principale cause du vaginisme est psychologique. Certaines femmes sont persuadées d’avoir un vagin étroit ou un hymen épais empêchant la pénétration.

Dans ce cas, des exercices simples dans le cadre d’un traitement thérapeutique peuvent être préconisés pour lutter contre le vaginisme.

Il peut aussi s’agir d’un traumatisme. Vous pouvez avoir peur de la pénétration par exemple, si vous avez vécu des rapports douloureux, eu un accouchement difficile dans le passé, ou bien si vous souffrez de perturbations au niveau émotionnel pendant un rapport. La crainte provoque alors automatiquement la contraction des muscles, ce qui rend la pénétration réellement douloureuse et renforce encore plus l’angoisse ressentie. Il est important de distinguer la phobie d'avoir mal (dans le cadre d'un vaginisme primaire) et la phobie post traumatique (dans le cadre d'un vaginisme secondaire).

Le vaginisme peut également résulter de la crainte d’attraper des infections sexuellement transmissibles (IST) ou de faire face à une grossesse non désirée. Par ailleurs, toutes sortes d’images aux origines diverses (culture familiale, influences extérieures, fantasmes…) peuvent nourrir le blocage de manière inconsciente.

Que le vaginisme soit d’origine psychologique ou traumatique, la peur est souvent inconsciente. En effet cette peur peut exister avant un premier rapport, ou s'installer après une première pénétration douloureuse, compromettant les tentatives suivantes.

Plus rarement, une infection comme la vaginose bactérienne peut en être la cause. En effet, une infection vaginale ou plus généralement pelvienne (infection urinaire) peut être responsable d’inflammation et donc de douleurs ce qui peut provoquer un vaginisme. Aussi la sécheresse vaginale peut rendre la pénétration douloureuse par une irritation mécanique.

Quels sont les symptômes du vaginisme ?

La principale manifestation du vaginisme est une impossibilité pour la femme d’être pénétrée. Les muscles situés à l’entrée du vagin se contractent automatiquement et involontairement de façon prolongée, rendant impossible toute pénétration. Pour certaines, le vaginisme peut provoquer une impossibilité d'être pénétré avec le doigt, mais aussi, d’utiliser un tampon périodique, ou à réaliser un examen gynécologique. En effet, la pénétration via des instruments comme le spéculum utilisé lors d’un examen par un·e médecin traitant, gynécologue ou sage-femme est rendu impossible.

Est-ce possible d’avoir des rapports sexuels tout en souffrant de vaginisme ?

Les femmes souffrant de vaginisme ne supportent pas les rapports sexuels avec pénétration. Toutefois, bon nombre d’entre elles peuvent apprécier l'activité sexuelle sans pénétration. Il est donc possible d’avoir une vie sexuelle même en souffrant de vaginisme, en adoptant des pratiques sans pénétration jusqu’à ce que la femme puisse la tolérer.

Comment se passe le diagnostic ?

Le diagnostic du vaginisme repose sur la description des symptômes et sur un examen pelvien.

La description fait état du trouble que vous vivez et inclut également votre histoire sexuelle depuis l’adolescence et vos antécédents médicaux.

Votre médecin réalise un examen pelvien le plus délicatement possible et en vous expliquant chaque geste effectué afin de vous rassurer.

Avant cet examen pelvien, votre médecin peut d’abord rechercher à écarter toute cause physique afin d’établir le diagnostic du vaginisme.

Quels traitements pour soigner le vaginisme et retrouver une sexualité épanouie ?

Votre gynécologue peut vous orienter vers des spécialités comme la sexothérapie ou la psychothérapie. Un traitement sera alors mis en place pour que vous puissiez retrouver une vie sexuelle épanouie.

Dans tous les cas, il ne faut pas forcer la pénétration. La première étape vers la guérison du vaginisme consiste généralement à vous aider à mieux connaître votre corps.

Afin de vous habituer à la pénétration et d’atténuer la crainte ressentie, voici quelques exercices à pratiquer :

  • tenez-vous accroupie afin d’observer votre vulve dans un miroir ;
  • essayez de caresser cette zone ;
  • essayez d’y introduire un doigt lorsque cela est possible sans douleur.

À ce stade, il est également possible d’utiliser des dilatateurs. Il s’agit d’un cône de petite taille à insérer dans votre vagin, et de le laisser environ 10 minutes afin d’habituer votre vagin à la pression. Vous pouvez choisir des dilatateurs un peu plus grands par la suite. Lorsqu’il est possible de l’insérer sans éprouver de douleur, vous pouvez alors demander à votre partenaire de le faire afin de cultiver la confiance et de dépasser ainsi le réflexe de contraction.

Par la suite, vous pouvez demander à votre partenaire de caresser votre vulve avec son pénis pour vous préparer psychologiquement à la pénétration. Celle-ci doit être initiée par une position confortable pour vous-même (Par exemple : placez-vous au-dessus de votre partenaire). Commencez par insérer partiellement le pénis. Vous pourrez alors envisager d’avoir des rapports sexuels avec pénétration.

Existe-t-il des thérapies complémentaires ?

Certaines pratiques peuvent vous aider à surmonter le réflexe de contraction, et représentent donc une solution complémentaire au vaginisme :

  • la rééducation sexuelle (sexothérapie), pour travailler sur les perceptions sensorielles corporelles, les émotions et les représentations mentales ;
  • la rééducation périnéale, pour apprendre aux muscles périvaginaux à se décontracter ;
  • le yoga et la relaxation, pour vous aider à lâcher prise et à détendre vos muscles ;
  • l'hypnothérapie, les thérapies cognitivo-comportementales, la psychothérapie, pour vous aider à comprendre et dépasser la cause ;
  • l’utilisation de lubrifiants ou de crèmes anesthésiques locales pour faciliter la pénétration.

Vaginisme : grossesse et accouchement

Il est possible d’envisager une grossesse même en souffrant de vaginisme. Votre couple peut par exemple effectuer une fécondation in vitro. Une étude publiée en 2019 et ayant suivi 19 femmes enceintes souffrant de vaginisme a montré qu’il est également possible d’obtenir une grossesse par éjaculation sur la vulve ou à l’entrée du vagin ou même par « insémination maison ».

En revanche, les femmes souffrant de vaginisme ont présenté une proportion élevée d’accouchements difficiles, notamment avec des cas de grossesses prolongées, de césariennes et de problèmes mécaniques lors du travail.

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Révision médicale par le:
Dr Loïc Nicolas Rédacteur médical

Médecin généraliste, Loïc est rédacteur médical chez ZAVA, où il participe à la création et à la révision de nos contenus autour de la santé générale et sexuelle - mais il ne consulte pas pour ce service.

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