IST (Infections Sexuellement Transmissibles)

Dr Sophie Albe-Ly médecin en ligne chez ZAVA

Révision médicale par le

Dr Sophie Albe-Ly

Revu le: 01 août 2019

Symptômes, risques, traitements… Tout ce qu'il faut savoir sur les IST (anciennement appelées MST : Maladies Sexuellement Transmissibles)

Dans cet article
dépistage IST
 

Les points essentiels

  • Le VIH (virus du Sida), les hépatites B et C, la syphilis, l’herpès génital, la chlamydiose, la gonorrhée, le papillomavirus et la trichomonase peuvent se transmettre sexuellement.

  • Ces IST se manifestent par différents symptômes. Certaines peuvent cependant ne présenter aucun symptômes.

  • La plupart des IST se traitent très bien lorsqu’elles sont dépistées à temps. Un dépistage peut se faire en laboratoire à la suite d’une prescription médicale, au planning familial, chez un gynécologue ou dans un centre de dépistage.

Dépistage des IST
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IST : les symptômes les plus fréquents

Il faut savoir que les symptômes d’une IST sont parfois discrets ou inexistants. C’est pour cela qu’il est important de se faire dépister après une relation à risque.

Il faut également prêter attention à des signes qui pourraient apparaître :

Symptômes observés IST possible

Écoulements du pénis ou pertes vaginales plus abondantes que d’habitude et/ou malodorantes

Infection à Chlamydia, gonorrhée, trichomonase, Mycoplasma genitalium

Lésions, éruptions et/ou boutons sur les parties génitales, dans l’anus ou dans la bouche

Herpès génital, syphilis, papillomavirus

Brûlures, démangeaisons ou douleurs dans les parties génitales ou le bas-ventre

Infection à Chlamydia, gonorrhée, trichomonase, Mycoplasma genitalium

Douleurs en urinant

Infection à Chlamydia, gonorrhée, trichomonase, Mycoplasma genitalium

Saignement vaginal inhabituel

Infection à Chlamydia, gonorrhée, trichomonase, Mycoplasma genitalium

Autres symptômes

Syphilis, hépatites B et C, VIH

Le VIH, virus du SIDA

Symptômes Traitement

Dans les 15 jours suivant la contamination, on observe les symptômes suivants, s’apparentant à un état grippal :

  • fièvre,
  • fatigue,
  • diarrhée,
  • vomissement,
  • éruptions cutanées,
  • douleurs musculaires,
  • ganglions lymphatiques gonflés.

Il n’existe aucun traitement pour guérir du VIH. Ils sont cependant très efficaces pour bloquer l’évolution du virus. L’évolution vers le SIDA n’est plus une fatalité.

Lorsque le virus commence à attaquer le système immunitaire, d’autres effets apparaissent :

  • infections opportunistes, certains cancers et affections neurologiques.

À noter que le Traitement Post-Exposition (TPE) peut permettre de diminuer le risque de contamination si vous avez été exposé·e au VIH. Cette méthode est constituée de plusieurs traitements contre le VIH, à prendre pendant 28 jours consécutifs suite à votre exposition.

Vous pouvez faire le test de dépistage du VIH 6 à 12 semaines après avoir pris un risque selon le type de test. Par exemple, un test classique par prise de sang peut être réalisé dès six semaines.

Le TROD (Test Rapide d’Orientation Diagnostique), réalisé à partir d’une goutte de sang et permettant d’avoir le résultat sous 30 minutes, ainsi que l’autotest (réalisé avec un autopiqueur et permettant d’avoir le résultat en un quart d’heure) sont fiables dès trois mois après le rapport à risque.

La chlamydia

Symptômes Traitement

Chez les femmes et dans la plupart des cas, la chlamydia ne présente aucun symptôme.

La doxycycline est le traitement antibiotique recommandé pour traiter une chlamydia.

Dans certains cas toutefois, elles peuvent : 

  • ressentir des brûlures en urinant ;
  • avoir des pertes vaginales inhabituelles ; 
  • ressentir des douleurs dans le bas ventre spontanément ou pendant les rapports sexuels ; 
  • faire l’expérience de saignements entre les règles.

Les hommes aussi peuvent ne présenter aucun symptôme mais dans le cas contraire, il s’agira de :

  • douleurs testiculaires, 
  • écoulement, douleurs ou démangeaisons au niveau de l’anus, 
  • un écoulement blanchâtre au niveau du pénis,
  • douleurs et brûlures en urinant.

La doxycycline est le traitement antibiotique recommandé pour traiter une chlamydia.

L’azithromycine n’est désormais plus recommandée en premier choix contre l’infection à Chlamydia.

Il est important de se faire dépister régulièrement puisque les symptômes peuvent être inexistants. Une infection à chlamydia non traitée peut entraîner des problèmes d’infertilité. Vous pouvez faire le test pour l'infection à chlamydia dès deux semaines après avoir pris le risque.

Pour en savoir plus :

La gonorrhée

Symptômes Traitement

La gonorrhée (ou chaude-pisse) ne présente souvent aucun symptôme. Dans le cas contraire, vous pourrez faire l’expérience de :

  • écoulement vaginal ou pénien purulent à l’odeur inhabituelle ;
  • saignement vaginal en-dehors des règles ;
  • douleurs au niveau du vagin et du gland ;
  • douleur au bas-ventre ;
  • sensations de brûlure en urinant ou difficulté à uriner ; 
  • démangeaisons dans la région anale.

Le traitement recommandé pour traiter la gonorrhée est la ceftriaxone. Il s’agit d’une injection d’antibiotique en dose unique.

Vous pouvez faire le test de dépistage pour la gonorrhée une semaine après le rapport à risque.

L’herpès génital

Symptômes Traitements
  • Démangeaisons suivies de petites cloques sur les organes génitaux, l’anus ou la bouche, qui évoluent en plaie suintante avant de devenir une croûte.
  • Fièvre lors de la première poussée.
  • Difficultés à déglutir lors de la première poussée d’un herpès labial s’il existe des lésions à l’intérieur de la bouche.
  • Difficultés à uriner s’il s’agit d’un herpès génital.

Il existe plusieurs traitements pour limiter les poussées ou faire disparaître un bouton d’herpès génital déjà sorti plus rapidement : les plus fréquemment utilisés sont l’aciclovir et le valaciclovir.

À noter que le virus de l’herpès reste à vie dans le corps. Les symptômes peuvent réapparaître en période de stress, de fatigue ou en cas de baisse des défenses immunitaires par exemple.

La syphilis

La syphilis évolue en phases successives.

Symptômes Traitement

La phase 1 commence par l’apparition d’un chancre (petite plaie rosée et indolore) au niveau des parties génitales ou sur les lèvres, les amygdales et l’anus. Des ganglions indolores se situent à proximité du chancre. Le chancre peut quelquefois ne pas être détecté.

Un traitement à base d’injections de pénicilline G sera recommandé.

En phase 2, vous pouvez faire l’expérience d’éruptions cutanées sur les muqueuses et sur la peau. Elle est accompagnée de fièvre, de maux de tête et d’une inflammation des ganglions.

La durée du traitement antibiotique dépend de la phase de la syphilis (primaire secondaire ou tertiaire) au moment du dépistage.

En phase 3, on l’appelle la “syphilis latente”. L’affection devient silencieuse avant d’évoluer vers une syphilis tertiaire. Elle est caractérisée par une atteinte neurologique, cardiovasculaire ou au niveau de la peau ou des os.

Vous pouvez faire le test pour la syphilis quatre semaines après avoir pris un risque (un autre test de dépistage devra être effectué trois mois plus tard pour s’assurer de l’efficacité du traitement).

Le papillomavirus

Symptômes Traitements

Il n’y a souvent aucun symptôme.

Quand il y en a, il peut s’agir de verrues au niveau de la vulve, du périnée et de la région péri-anale chez la femme.

Chez l’homme, ces condylomes peuvent apparaître sur le sexe et autour de la région anale ou sur le haut des cuisses.

Les verrues du papillomavirus peuvent être traitées avec des crèmes comme Aldara, par laser, par cryothérapie, par brûlure à l’acide trichloracétique et par une intervention chirurgicale.

Il existe différentes formes de papillomavirus dont certains provoquent des condylomes tandis que d’autres peuvent provoquer le cancer du col de l’utérus, de l’anus ou du pénis. Chez la femme, le virus commence par entraîner une modification des cellules du col de l’utérus, qui sont détectables grâce à un frottis.

En cas de cancer, une intervention chirurgicale sera nécessaire.

La présence des verrues peut confirmer que vous avez le HPV, mais elles ne confirment pas quelle souche du virus. Il est donc important pour les femmes de faire des frottis régulièrement.

Pour en savoir plus :

L’hépatite B

Symptômes Traitement

La plupart des personnes atteintes par l’hépatite B ne présentent aucun symptôme. 

Cependant, il est possible de faire l’expérience de symptômes plus généraux tels que : fatigue, douleurs musculaires et articulaires, fièvre, nausées, diarrhées, urines plus foncées, jaunissement de la peau et des yeux.

L’hépatite B chronique peut être traitée grâce à des antiviraux oraux. Ils permettent de ralentir la prolifération du virus et de réduire l’incidence du cancer du foie. 

Ce type de traitement est généralement long.

Vous pouvez faire le test de dépistage pour l'hépatite B à partir de quatre à huit semaines après le rapport à risque.

L’hépatite C

Symptômes Traitement

L’hépatite C ne présente aucun symptôme pour la majorité des personnes atteintes. 

Cependant, elle peut provoquer les symptômes suivants : douleurs musculaires et articulaires, perte d’appétit et/ou de poids, troubles du sommeil, troubles de la digestion, maux de tête, troubles de l’humeur.

L’hépatite C peut être traitée avec des médicaments antiviraux. 

Dans le cas où le traitement ne parvient pas à éliminer totalement le virus (un cas sur dix), l’objectif sera de ralentir la progression du virus et ses répercussions sur le foie.

Vous pouvez faire le test de dépistage de l'hépatite C huit semaines après la prise de risque. Le risque de transmission de l’hépatite C via un rapport sexuel est faible - il est plus élevé par contact sanguin - mais ne doit pour autant pas être négligé.

La trichomonase

Symptômes Traitement

Chez la femme, la trichomonase se caractérise par :

  • des pertes vaginales inhabituelles et malodorantes,
  • des démangeaisons au niveau de la vulve et du vagin.

Chez l’homme, la trichomonase ne présente souvent aucun symptôme. Dans le cas contraire, il s’agira de :

  • un écoulement de pus le matin, 
  • démangeaisons au niveau de la verge.

Le traitement repose sur la prise d’un antibiotique à base de métronidazole comme le Flagyl®.

Vous pouvez faire le test de dépistage pour la trichomonase au bout de quatre semaines après avoir eu un rapport à risque.

Pour en savoir plus :

Les mycoplasmes

Symptômes Traitement

Dans la plupart des cas, aucun symptôme n’est présent.

Chez la femme, les symptômes sont les suivants :

  • douleur pelvienne,
  • écoulements vaginaux,
  • saignements entre les règles et/ou après un rapport.

La doxycycline et l’azithromycine sont les traitements recommandés pour soigner les mycoplasmes chez les hommes et les femmes atteint·e·s.

Chez l’homme, les symptômes sont :

  • urétrite avec écoulement et sensations de brûlure au niveau du pénis et en urinant.

Les partenaires sexuels du·de la patient·e devront eux-aussi être traité·e·s. Une abstinence sexuelle est également recommandée jusqu’à la fin du traitement.

Le dépistage des mycoplasmes s’effectue via PCR (Réaction en Chaîne sur Polymérase) sur les urines et les prélèvements vaginaux et anaux.

Le chancre mou

Symptômes Traitements

Les symptômes commencent généralement à apparaître trois à sept jours après l’infection. Il pourra s’agir de :

  • formation d’une ou plusieurs lésions rougeâtres qui se transforment en vésicules sur les parties génitales et autour de l’anus ; et finalement deviennent des ulcérations superficielles et ouvertes qui peuvent éventuellement s’étendre et endommager d’autres tissus ;
  • les ganglions de l’aine peuvent s’agrandir et regrouper pour se transformer en abcès.  

Dans certains cas, surtout chez les femmes, il est possible de ne pas voir la lésion qui peut se trouver à l’intérieur du vagin ou au niveau du col de l’utérus.

Plusieurs traitements sont recommandés pour soigner le chancre mou :

  • l’azithromycine,
  • le ciprofloxacine,
  • l’érythromycine.

Un examen clinique est nécessaire pour diagnostiquer un chancre mou. La·le médecin se chargera de prélever un échantillon de liquide provenant d’une ulcération et de l’envoyer au laboratoire.

J’ai des symptômes/je m’inquiète après un rapport à risque, que faire ?

Si vous souhaitez vous faire dépister, il existe plusieurs approches. Vous pouvez :

  • Consulter un médecin généraliste ou gynécologue pour obtenir une ordonnance afin d'effectuer vos tests de dépistage en laboratoire. Vous pouvez aussi demander une ordonnance sur ZAVA pour dépister les IST (infection à chlamydia, gonorrhée, trichomonase, infection à mycoplasma genitalium, syphilis, hépatites B et C, VIH). Si vous avez moins de 26 ans, notez qu’à partir du 1er septembre 2024, le dépistage de la syphilis, gonorrhée, chlamydia et hépatite B est gratuit et sans ordonnance dans tous les laboratoires d’analyses médicales (dispositif “Mon test IST”).
  • Vous rendre au Planning Familial (la consultation ainsi que les examens y sont remboursés pour les personnes majeures et sont gratuits pour les mineurs).
  • Vous rendre dans un CeGIDD (Centre Gratuit d'Information, de Dépistage et de Diagnostic des virus de l'immunodéficience humaine (VIH), des hépatites et des infections sexuellement transmissibles) dans lequel vous pourrez faire un test gratuitement et de manière anonyme.

Pour en savoir plus : Dépistage MST / IST : où aller, quand faire le test ? Les conseils de nos médecins

Attention : depuis le 1er janvier 2024, suite à la LFSS 2024, les produits et actes prescrits suite à une consultation n’ayant pas fait l’objet d’un échange oral, par vidéotransmission ou téléphone, entre le patient et le prescripteur, ne sont malheureusement plus éligibles au remboursement à notre grand regret.

Comment se transmettent les MST/IST ?

Les infections sexuellement transmissibles s’attrapent principalement lors de relations sexuelles. Cependant, ce n’est pas le seul mode de transmission.

En effet, la mère, lors de la grossesse, peut transmettre le virus de l’herpès à son foetus (le virus passe dans le sang et peut donc atteindre le foetus) ou lors de l’accouchement (le virus est présent dans les sécrétions vaginales et peut donc contaminer le bébé lors de son passage par les voies génitales). La mère peut aussi transmettre le VIH à son enfant lors de la grossesse, de l’accouchement ou de l’allaitement. Il y a également un risque de transmettre la chlamydia ou le papillomavirus au bébé pendant l’accouchement. Votre médecin traitant ou votre gynécologue pourront vous expliquer les risques dans le détail si c’est votre cas.

Il est aussi possible d’attraper le VIH, l’hépatite B ou l’hépatite C à travers une seringue contaminée ou avec du matériel médical non stérilisé.

Prévention IST : comment se protéger des MST ?

Le seul moyen de diminuer le risque d’IST est d’avoir des rapports protégés, quelle que soit la pratique sexuelle.

  • Pénétration vaginale ou anale : utilisez un préservatif masculin. Les préservatifs sont à usage unique et il convient de changer de préservatif si on passe d’une pénétration anale à une pénétration vaginale.
  • Touchers vaginaux et anaux : en cas de blessures sur les doigts, portez des gants en latex (ou en polyéthylène ou nitrile).
  • Sexe oral : pour la fellation, utilisez un préservatif. Pour le cunnilingus et l'anulingus, utilisez une digue dentaire ou coupez un préservatif masculin dans le sens de la longueur pour obtenir un rectangle.
  • Usage de sex-toys : si vous utilisez des jouets sexuels, utilisez également des préservatifs si vous les échangez avec votre partenaire.

Si toutefois votre relation avec votre partenaire devient stable et que vous souhaitez arrêter l’utilisation du préservatif, il est important que vous fassiez tou·te·s les deux un test de dépistage.

Quoiqu’il en soit, les IST ne doivent pas vous empêcher d’avoir une vie sexuelle épanouie. L’important est d’avoir conscience des risques pour les éviter.

Le préservatif est-il efficace à 100% contre les MST/IST ?

Le préservatif est un excellent moyen de protection contre les infections sexuellement transmissibles. Toutefois, son efficacité dépend de l'utilisation qui en est faite et il existe un taux d'échec lié à des oublis ou des accidents de préservatif (préservatif qui se craque, qui se déchire ou qui tombe, préservatif périmé, etc.). Cependant, certaines MST/IST peuvent se transmettre pendant les rapports sexuels malgré une correcte utilisation du préservatif ou autre moyen de protection.

Conseils d'utilisation pour assurer une protection optimale :

  • S'assurer que la date de péremption du préservatif n'a pas expiré et que celui-ci comporte un sigle «~CE~» (communauté européenne) ou «~NF~» (norme française), certifiant qu'il est conforme aux normes en vigueur.
  • Toujours ouvrir l'emballage du préservatif avec précaution pour ne pas risquer de le déchirer.
  • Si vous utilisez du lubrifiant, choisissez-en un hydrosoluble ou à base de silicone et évitez la vaseline ou tout autre corps gras non prévu à cet effet car cela pourrait altérer la qualité du latex et favoriser le risque de déchirement du préservatif.
  • Toujours utiliser un nouveau préservatif pour chaque rapport.
  • Ne pas utiliser deux préservatifs simultanément en les superposant.
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Révision médicale par le:
Dr Sophie Albe-Ly

Médecin généraliste, Sophie exerce chez ZAVA depuis 2016.

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Revu le: 01 août 2019

Ordonnance pour un dépistage IST
Délivrance d'ordonnance pour un test de dépistage en laboratoire
Infection à Chlamydia, gonorrhée, trichomonase et infection à Mycoplasma Genitalium
Seconde ordonnance incluse pour un traitement en cas de test positif (Chlamydia, trichomonase, Mycoplasma Genitalium)
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