VIH et sida

Dr Sophie Albe-Ly médecin en ligne chez ZAVA

Révision médicale par le

Dr Sophie Albe-Ly

Revu le: 29 juin 2022

En France, plus de 170 000 personnes vivent avec le VIH. Chaque année, 6 000 personnes découvrent leur séropositivité.

Quelle est la différence entre le sida et le VIH ? Quels en sont les symptômes et conséquences ? Comment se faire dépister ?

Dans cet article
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Les points essentiels

  • Le VIH est un virus affectant les fonctions immunitaires de l’organisme humain.

  • Une personne séropositive est une personne vivant avec le VIH.

  • Le sida est le stade le plus avancé de l’infection. Une personne peut être séropositive sans jamais atteindre le stade du sida.

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Le virus de l’immunodéficience humaine ou VIH

Le VIH est un virus qui s’attaque aux fonctions immunitaires de l’ organisme humain. On parle d’immunodéficience quand un organisme ne peut plus résister à une infection parce que le système immunitaire est trop faible. Le VIH cible des cellules essentielles au bon fonctionnement de nos défenses immunitaires, les lymphocytes T CD4. Il se duplique et conduit progressivement à la diminution de ces cellules.

L’évolution du VIH dans l’organisme

La première phase de l’infection est appelée primo-infection. Des symptômes ressemblant à ceux de la grippe peuvent apparaître, mais peuvent être légers et donc ne pas alerter sur une possible primo-infection par le VIH. Cette période dure environ 30 jours après la contamination mais la durée est variable d’une personne à une autre. Il est important de consulter rapidement son médecin si ces symptômes se manifestent à la suite d’une exposition à risque. Le risque de transmission du VIH est particulièrement élevé pendant cette phase.

Il y a ensuite une phase de latence ou phase chronique asymptomatique. S’il n’y a pas eu de dépistage, elle peut durer plusieurs années sans que la personne infectée ne s’en aperçoive. Le virus continue de se propager et les défenses immunitaires s’affaiblissent progressivement. L’organisme montre de plus en plus de signes de dysfonctionnement. Cela peut se manifester par des maladies de la peau (zona, verrues), des diarrhées chroniques ou de fortes sueurs nocturnes. Le risque de contamination vers un·e partenaire est toujours présent.

Le sida, le stade le plus avancé de la maladie

Le sida ou système immunodéficient acquis, est la phase ultime de la maladie. Le système immunitaire ne fonctionne presque plus : les cellules T CD4 sont de moins en moins nombreuses et passent sous le seuil vital de 200/mm3.

Le stade du sida est précisément et uniquement atteint lorsque l’organisme ne peut plus se défendre contre certaines maladies graves. Elles sont appelées les pathologies opportunistes et regroupent plusieurs formes de cancers et d’infections, comme certaines pneumonies, la tuberculose, etc.

Le VIH est donc le virus qui cause le sida. La prise en charge précoce des personnes séropositives et le maintien de leurs soins tout au long de leur vie est la meilleure façon d’empêcher l’infection d’atteindre le stade du sida.

Symptômes du VIH

Dans environ la moitié des cas, des symptômes apparaissent durant le mois suivant la contamination. Le plus souvent, ils ressemblent à ceux d’une grippe :

  • une fièvre de plus de 38 °C ;
  • des ganglions ;
  • une pharyngite ;
  • une éruption cutanée (plaques rouges) sur le visage et le corps ;
  • des maux de tête, de ventre ou des douleurs musculaires ;
  • une diarrhée ;
  • des vomissements.

Comme ces symptômes ne sont pas spécifiques au VIH, il est important de procéder à un test s’il y a eu un rapport à risque.

Quelles sont les personnes à risques pour le sida ?

Certaines personnes ont un risque d’infection plus important que le reste de la population. Il est nécessaire de multiplier la fréquence des dépistages auprès de ces différents groupes :

  • les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH) ;
  • les utilisateur·trice·s de drogues par injection ;
  • les personnes originaires d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes.

Les autorités de santé recommandent des dépistages tous les 3 mois pour les HSH et au moins tous les ans pour les 2 autres populations à risque.

En 2013, 24 800 Français·es ignoraient leur séropositivité. Cette « épidémie cachée » favorise la transmission du VIH de manière significative.

Questions fréquemment posées

Comment se transmet le VIH ?

Le VIH peut être présent en grande quantité dans plusieurs liquides biologiques tels que le sang, le sperme, les sécrétions vaginales ou le lait maternel. Il se transmet de 3 manières : par des rapports sexuels non protégés, par le sang et par une transmission mère-enfant (TME).

  • Les rapports sexuels

C’est le principal mode de transmission. Un seul rapport qu’il soit anal, vaginal ou buccal, sans protection, peut infecter une personne. Les rapports anaux, les lésions génitales, les saignements ou la présence d’une infection sexuellement transmissible (IST) sont considérés comme des facteurs à risques supplémentaires. Lors de rapports buccaux le risque est très faible s’il n’y a pas de sang ou de sperme dans la bouche, et le risque est nul pour une personne séronégative qui reçoit..

  • La voie sanguine

Les cas de transmission par le sang sont majoritairement dus à l’utilisation de drogues par injection. Le virus se transmet lorsqu’une seringue contaminée est partagée entre plusieurs personnes. Cela représentait 2% des contaminations en 2018.

Les professionnels de santé peuvent également être exposés lorsqu’ils se piquent ou se coupent accidentellement avec un instrument utilisé pour le soin d’une personne porteuse du VIH.

Le virus peut aussi se transmettre par transfusion sanguine ou transplantation. Mais ces situations sont extrêmement rares depuis que les tests sérologiques ont été rendus obligatoires pour chaque don du sang ou d’organes.

  • La transmission pendant la grossesse

Dans le cadre d’une grossesse, une femme séropositive peut transmettre le VIH à son enfant. C’est la transmission verticale ou transmission mère-enfant (TME). La contamination se fait essentiellement lors de l’accouchement ou pendant la période de l’allaitement via le lait maternel.

VIH : quels sont les moyens de prévention ?

Plusieurs moyens de prévention permettent d’éviter une infection par le virus :

  • l’utilisation d’un préservatif féminin ou masculin. C’est un outil efficace pour éviter la transmission du virus et des IST lors d’un rapport sexuel. En France, le préservatif est facilement accessible en pharmacies, dans les grandes surfaces ou les boutiques en ligne. Certains établissements comme les centres de dépistages, les infirmeries scolaires ou les associations de lutte contre le sida les mettent à disposition gratuitement. Pour garantir son efficacité, le préservatif doit être utilisé avant sa date de péremption.
  • des dépistages réguliers permettent de lutter efficacement contre la diffusion du virus. La répétitions des tests est un enjeu de santé majeur au sein de la communauté LGBTI, une des populations les plus touchées.
  • la PrEP (Prophylaxie préexposition) est un traitement préventif destiné aux personnes qui n’ont pas le virus mais y sont fortement exposées. Particulièrement, les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. C’est un médicament prescrit par un médecin et entièrement remboursé par l’Assurance Maladie. S’il est pris correctement, le risque de contamination est extrêmement faible. Toutefois, il est important de noter qu’elle ne protège pas des autres IST.
  • lorsque le traitement antirétroviral d’une personne vivant avec le VIH est efficace, il réduit drastiquement sa charge virale (la quantité de virus dans le sang). Si aucune trace de VIH n’est détectée pendant 6 mois consécutifs le virus est considéré comme indétectable et donc non transmissible. Le traitement permet d’empêcher la contamination du partenaire. On parle alors de TasP (en anglais Treatment as Prevention).

Test VIH : comment savoir si l’on a le sida ?

Il existe différents tests permettant de savoir s’il y a eu une infection au VIH. Des prélèvements sanguins sont nécessaires pour confirmer la présence du virus dans l’organisme.

  • Le test classique (test ELISA) est un dépistage par prise de sang. Son efficacité est garantie s’il est réalisé au moins 6 semaines après une exposition à risque. Ce dépistage sanguin est entièrement remboursé s’il se fait en laboratoire et avec ou sans ordonnance selon les laboratoires. Il est gratuit dans les Centres gratuits d’information, de dépistage ou de diagnostic (CeGIDD).
  • Le test rapide (test TROD) est un test rapide qui permet d’avoir un résultat en 30 minutes. Une goutte de sang est prélevée avec une simple piqûre au bout d’un doigt. Ce type de dépistage peut être réalisé sans l’intervention d’un médecin. Plusieurs associations de prévention proposent ce test lors de campagnes de sensibilisation. Un délai de 3 mois doit s’être écoulé après la dernière prise de risque.
  • L’autotest réalisé à partir d’une goutte de sang et grâce à un auto-piqueur. Il est disponible en pharmacie et est fiable pour un risque survenu il y a plus de 3 mois. Rapide, il donne un résultat en 15 minutes.

Sans ordonnance et sans avance de frais, le test de dépistage du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) est gratuit depuis le 1er janvier 2022 dans tous les laboratoires d'analyse médicale.

Vous pouvez aussi vous faire dépister dans un centre de dépistage CeGIDD ou un centre du planning familial.

Si vous souhaitez tout de même une ordonnance pour le dépistage du VIH, vous pouvez en faire la demande auprès de nos médecins de l'équipe ZAVA qui sont en mesure de prescrire un dépistage VIH via une consultation en ligne, auprès de votre médecin, de votre gynécologue ou de votre sage-femme si vous êtes une femme.

Attention : depuis le 1er janvier 2024, suite à la LFSS 2024, les produits et actes prescrits suite à une consultation n’ayant pas fait l’objet d’un échange oral, par vidéotransmission ou téléphone, entre le patient et le prescripteur, ne sont malheureusement plus éligibles au remboursement à notre grand regret.

Si le test est positif, prenez contact avec un médecin. Un deuxième test de confirmation (appelé Western-Blot) doit être fait. C’est ce test qui permet d’affirmer la présence de virus.

Si le test est négatif, il n’y a pas eu d’infection au VIH détectée. Toutefois, attention, le test n’a de valeur uniquement s’il est réalisé 6 semaines (test ELISA) et 12 semaines (TROT et Autotest) après une exposition à risque. S’il est réalisé avant ce délai, il peut être faussement négatif.

De manière générale, il est recommandé, quel que soit le résultat du test, de consulter un médecin si vous avez pris un risque lors d’un rapport sexuel non protégé.

Que faire si vous avez été exposé·e à un risque de transmission ?

Si vous avez été exposé·e à un risque de transmission du VIH, consultez un médecin le plus vite possible.

Un traitement post-exposition (TPE) existe et peut réduire fortement le risque d’infection. Il doit être commencé au maximum 48 heures après l’exposition au risque. En France, les services d’urgence des hôpitaux vous accueillent 24h/24 pour évaluer le risque.

Au-delà d’un délai de 48 heures, le traitement d’urgence n’est plus possible. Seul un dépistage pourra confirmer la contamination. Pour cela, consultez votre médecin ou dirigez-vous vers un centre de dépistage pour vous faire dépister gratuitement.

Traitement contre le sida : le traitement antirétroviral

Il n’existe pas de vaccin contre le VIH à ce jour mais la prise en charge rapide des personnes séropositives permet souvent aux malades de ne jamais atteindre le stade du sida.

Le traitement de référence est un traitement antirétroviral. Il est composé de plusieurs molécules qui agissent contre la propagation du virus à différents niveaux. Souvent le traitement proposé combine 3 molécules, on parle alors de trithérapie.

Commencer le traitement le plus tôt possible, permet de mieux contrôler l’infection. Les traitements antirétroviraux sont à prendre sans interruption tout au long de la vie du malade et nécessitent un suivi médical régulier.

Le VIH amène le ou la malade à adapter son mode de vie et ses habitudes. La mise en place d’une alimentation variée, d’une activité sportive, l’arrêt du tabac et de l’alcool sont des mesures d’hygiène nécessaires permettant de réduire le risque cardiovasculaire et les troubles métaboliques (répartition des graisses anormales) liés au traitement.

Associations et groupes de soutien

La lutte contre le VIH est devenue un enjeu de santé publique. Les associations d’information, de prévention et de soutien sont nombreuses aussi bien à l’échelle nationale que régionale.

  • AIDES est une association française avec un réseau de 75 lieux d'accueil en France métropolitaine ainsi qu’en Guyane, Guadeloupe, Martinique et St Martin
  • Sida info service est un service d’aide à distance par téléphone. Les appels sont gratuits et anonymes. Vous pouvez poser toutes vos questions concernant le VIH, les hépatites ou IST.
  • CeGIDD sont des centres de dépistages anonymes et gratuits présents sur l’ensemble du territoire.
  • Groupes de soutiens et d’aide psychologique en Ile-de-France
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Révision médicale par le:
Dr Sophie Albe-Ly

Médecin généraliste, Sophie exerce chez ZAVA depuis 2016.

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Revu le: 29 juin 2022

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