Hépatites B et C : transmission, symptômes et traitement

Dr Sophie Albe-Ly médecin en ligne chez ZAVA

Révision médicale par le

Dr Sophie Albe-Ly

Revu le: 09 juin 2020

Les hépatites B et C sont des infections virales sexuellement transmissibles touchant le foie. Le dépistage et la vaccination (pour l’hépatite B) sont les deux actions principales pour lutter contre ces maladies.

Dans cet article
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Les points essentiels

  • L’hépatite B est la plus fréquente des hépatites virales.

  • Il existe un vaccin pour prévenir l’hépatite B depuis 1982.

  • L’hépatite C se guérit dans 90% des cas avec un traitement antiviral.

Dépistage des hépatites B et C
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Qu’est-ce qu’une hépatite ?

Une hépatite se définit par une inflammation du foie. 6 virus ont été identifiés comme responsables de l’hépatite virale chez l’homme : le virus A (VHA), le virus B (VHB), le virus C (VHC), le virus D (VHD), le virus E (VHE) et le virus G (VHG).

Les hépatites B, C et G se transmettent par voie sexuelle et sanguine tandis que les hépatites A et E par voie orale (alimentation). Le VHD peut infecter uniquement un organisme déjà touché par le VHB via les mêmes modes de transmission.

Une fois dans l’organisme le virus va se multiplier et attaquer les cellules du foie (les hépatocytes). Chaque individu, en fonction de son système immunitaire, réagira différemment. Dans les cas les plus graves, les hépatites B et C peuvent évoluer vers un cancer du foie.

Hépatite aiguë et hépatite chronique

Lorsque l’infection apparaît, le foie va réagir et des lésions inflammatoires vont se manifester. Les cellules de cet organe vont aussi se modifier. C’est l’hépatite aiguë. Pour l’hépatite virale B, elle est souvent asymptomatique et évolue vers la guérison.

Lorsque le virus persiste pendant plus de 6 mois, l’hépatite évolue vers une forme chronique, avec ou sans symptômes. Ce stade est atteint dans 70 % à 85 % des cas pour l’hépatite C. Pour l’hépatite B, cette évolution est plus importante chez les nouveau-nés (90 %) et chez les enfants de moins de 5 ans (20 à 30 %). Le risque chez l’adulte de moins de 50 ans est de 5 %.

Transmission des hépatites B et C

Les VHB et VHC sont très contagieux. Ils peuvent par ailleurs survivre plusieurs jours sur les objets ou les surfaces. L’hépatite B peut être contractée au contact du sang, du sperme, des sécrétions vaginales ou du lait maternel d’une personne porteuse du virus. Tandis que l’hépatite C se transmet uniquement au contact du sang humain infecté.

Il existe plusieurs modes de transmissions pour ces deux hépatites :

  • les relations sexuelles non protégées : l’hépatite B et C sont des IST (Infections Sexuellement Transmissibles). Par le sperme, les sécrétions vaginales pour l’hépatite B, et uniquement si le sang est présent pour l’hépatite C (règles, petites plaies sur les organes génitaux) ;
  • un contact avec un matériel contaminé : la transmission s’opère lorsqu’il y a un contact direct avec le sang infecté ou par l’intermédiaire d’un objet contaminé. Cela peut se faire aussi bien par le partage d’objets de toilette (brosse à dent, rasoir, coupe-ongles) ou de bijoux (piercing) que de matériel pour usage de drogue en intraveineuse ou en inhalation (aiguille, seringue, cuillère) ;
  • la transmission de la mère à l’enfant (TME) généralement lors de l’accouchement ou de l’allaitement.

Les facteurs de risque

Il existe plusieurs situations augmentant le risque d’infection. Les personnes ayant un système immunitaire affaibli (à cause du VIH, d’une chimiothérapie ou de la dialyse par exemple) développent des hépatiques chroniques plus fréquemment.

Le personnel hospitalier qui travaille au contact de sang est une population à risque, le virus étant très contagieux. De même que les membres de la famille d’une personne atteinte d’une hépatite B ou C.

Les usagers de drogue sont considérés à risque lorsqu’ils se partagent le matériel d’injection ou d’infusion de drogues (seringue, aiguille, cuillère).

Symptômes et complications

Après la contamination, l’infection peut être asymptomatique pendant plusieurs semaines. Durant cette période, des symptômes de type grippaux (comme de la fièvre, une fatigue ou des courbatures) peuvent apparaître.

Lorsque l’infection évolue en hépatite aiguë, de nouveaux symptômes se manifestent, tels que des urines plus foncées, une perte d’appétit, des douleurs dans le côté droit du ventre ou une coloration jaune de la peau ou du blanc de yeux (la jaunisse ou ictère).

La personne porteuse du virus est contagieuse pendant 2 à 3 mois après la contamination, même si elle ne présente pas de symptômes.

Symptômes de l’hépatite B

Dans le cas d’une infection par le VHB, la période d’incubation (c’est-à-dire la période entre le jour de la contamination et l’apparition des premiers symptômes) est de 4 à 28 jours.

Dans des cas très rares, des complications graves peuvent apparaître : inflammation sévère, destruction du foie. L’organisme réagit fortement et de manière inadéquate : c’est l’hépatite fulminante. Elle provoque des hémorragies, un coma voire le décès. La greffe d’un nouveau foie est dans ce cas précis le seul traitement envisageable.

L’évolution vers une hépatite B chronique est souvent silencieuse pendant plusieurs années.

Symptômes de l’hépatite C

Pour l’hépatite C, la période d’incubation est de 2 à 12 semaines. L’évolution vers l’hépatite C chronique (présence du virus plus de 6 mois) arrive chez 70 à 85 % des personnes infectée par le VHC et peut être elle aussi sans symptômes pendant plusieurs années.

Pour les hépatites B et C, lorsque l’hépatite chronique ne guérit pas, les complications majeures sont la cirrhose et le cancer du foie.

Une cirrhose du foie apparaît lorsque le sang dans cet organe n’arrive plus à circuler normalement. Les cellules du foie, lorsqu’elles sont contaminées vont être détruites par le système immunitaire, pour se transformer en cicatrices fibreuses : c’est la fibrose.

Le risque de développement d’un cancer du foie est très élevé chez les personnes atteintes d’une cirrhose.

Dépistage et prévention

Comment se faire dépister pour l’hépatite B ou C ?

Une sérologie (prise de sang) permettra de savoir si la personne est ou a été infectée par le VHB ou le VHC. Les symptômes des hépatites virales étant souvent latents, les dépistages sont essentiels pour proposer un suivi médical adapté aux personnes malades.

Pour savoir si le virus est toujours actif, une recherche d’antigènes est nécessaire. Des analyses complémentaires (prise de sang, échographie, scanner, prélèvement) permettent d’analyser l’état de fonctionnement du foie.

Si vous souhaitez procéder à un dépistage, les médecins de l'équipe ZAVA sont en mesure de prescrire un dépistage via une consultation en ligne. Vous pouvez aussi demander le test à votre médecin. Et si vous êtes une femme vous pouvez vous adresser à votre gynécologue ou votre sage-femme. Il est également possible de se rendre dans un centre de dépistage ou un centre du planning familial.

Il est indispensable d’informer votre/vos partenaire·s en cas d’infection pour qu’il·s/elle·s puisse·nt se faire dépister et traiter, le cas échéant.

Attention : depuis le 1er janvier 2024, suite à la LFSS 2024, les produits et actes prescrits suite à une consultation n’ayant pas fait l’objet d’un échange oral, par vidéotransmission ou téléphone, entre le patient et le prescripteur, ne sont malheureusement plus éligibles au remboursement à notre grand regret.

Le vaccin contre l’hépatite B

Le vaccin reste le principal moyen de prévention contre l’hépatite B. Les autorités sanitaires françaises ont rendu cette vaccination obligatoire pour tous les nourrissons nés après le 1er janvier 2018. Les professionnels de santé exposés au sang et aux liquides biologiques doivent être obligatoirement vaccinés. Il est très efficace et ne nécessite de rappel. Plusieurs laboratoires proposent un vaccin contre l’hépatite B dont certains sont remboursés à 65 % par l’Assurance Maladie.

Mesures de prévention

Il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite C mais des mesures de prévention communes permettent de se protéger de ces deux infections :

  • l’usage du préservatif lors de rapports sexuels ;
  • l’utilisation systématique de matériel stérilisé ou jetable pour les tatouages, piercings ou séance d’acupuncture ;
  • l’utilisation de matériel à usage unique (seringue, aiguilles) pour les usagers de drogues ;
  • ne pas partager ses objets de toilettes pouvant être en contact avec le sang (brosse à dent, rasoir, pince à épiler) ;
  • le port de gants pour éviter le contact avec le sang d’une personne contaminée.
  • Pour plus d’informations, consultez le site Hépatites Info Service

Traiter les hépatites B et C

Traiter l’hépatite B

Il n’y a pas de médicament spécifique pour traiter une hépatite B aiguë (jusqu’à 6 mois après la contamination). Le patient doit avoir une bonne hygiène de vie : pas de consommation d’alcool et alimentation équilibrée.

Toute prise de médicament doit être faite avec l’avis d’un médecin. Certains médicaments comme le paracétamol peuvent aggraver les lésions hépatiques.

Pendant une hépatite B aiguë, toute automédication est contre-indiquée, même avec des médicaments courants ou des produits à base de plantes. Ne prenez rien sans consulter votre médecin au préalable.

Dans les rares cas où l’hépatite B devient chronique (au-delà de 6 mois après la contamination), elle peut se traiter avec des antiviraux. Ils ne permettent pas une guérison complète mais aident à contrôler la multiplication du virus et à prévenir d’une cirrhose ou du cancer du foie.

Traiter l’hépatite C

Dans la plupart des cas, l’hépatite C aiguë passe inaperçue mais lorsqu’elle est diagnostiquée, des traitements antiviraux sont prescrits pour lutter contre le virus. Ils permettent un arrêt de l’évolution de la maladie et une guérison pour la majorité des cas. La réalisation d’un diagnostic précoce est donc primordiale.

Dans le cas où l’hépatite C devient chronique, les antiviraux sont également proposés comme traitement. Depuis 2014, une nouvelle génération dite antiviraux à action directe est utilisée. Ils empêchent le virus d’infecter de nouvelles cellules.

Lorsque la vie du patient est mise en danger par une cirrhose ou un cancer du foie dû à une hépatite B ou C, l’unique traitement est la greffe de foie. Le délai moyen d’attente est de 6 à 12 mois.

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Révision médicale par le:
Dr Sophie Albe-Ly

Médecin généraliste, Sophie exerce chez ZAVA depuis 2016.

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Revu le: 09 juin 2020

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