Dyspareunie : les douleurs pendant les rapports sexuels

Dr Sophie Albe-Ly médecin en ligne chez ZAVA

Révision médicale par le

Dr Sophie Albe-Ly

Revu le: 19 juil. 2018

La dyspareunie correspond à une douleur lors des rapports sexuels. Elle est très fréquente chez les femmes et peut générer mal-être et frustrations en plus des souffrances physiques.

Quelles sont les principales causes de la dyspareunie et comment y remédier ?

Dans cet article
dyspareunie
 

Dyspareunie : quand les rapports sexuels font mal

La dyspareunie est caractérisée par des douleurs répétées chez la femme lors des rapports sexuels. Elle peut être superficielle (concerne la vulve, le clitoris ou l’entrée du vagin) ou profonde (se produit pendant la pénétration et la douleur peut alors se situer aussi au niveau du vagin, du pelvis et du bas-ventre).

Elle peut entraîner des sensations de brûlures plus ou moins intenses, des irritations, des picotements ou encore des démangeaisons.

La dyspareunie ne doit pas être confondue avec le vaginisme, qui correspond à une contraction involontaire du vagin qui empêche la pénétration et occasionne des dyspareunies.

Douleurs pendant les relations sexuelles : quelles causes possibles ?

De nombreux éléments peuvent expliquer une dyspareunie.

Elle peut être d’origine organique : la candidose ou mycose vaginale, les infections sexuellement transmissibles telles que l’herpès génital, les infections urinaires (cystite), l'endométriose, la dermatite vulvaire, les kystes, l’atrophie vulvovaginale ou encore les dérèglements hormonaux sont autant de facteurs physiques susceptibles d’engendrer des douleurs.

Par ailleurs, la dyspareunie peut être favorisée par des troubles d’ordre psychologique : le stress ressenti pendant un premier rapport, une appréhension ou de l’anxiété par rapport au sexe ou encore un traumatisme sexuel. Celui-ci peut résulter de violences sexuelles ou d’une mauvaise expérience ayant généré des répercussions psychologiques.

Il est important de souligner que même si des facteurs d’ordre psychologiques ont été clairement identifiés, ils peuvent s’accompagner de causes physiques.

Par ailleurs, il peut arriver que les douleurs perdurent une fois la cause physique traitée en raison de l'appréhension qui s’est établie.

Dyspareunie superficielle et dyspareunie profonde

On parle de dyspareunie superficielle lorsque la douleur est ressentie au niveau de la vulve et de l'entrée du vagin, et de dyspareunie profonde lorsque c'est la région du pelvis et le fond du vagin qui sont douloureux durant la pénétration.

La dyspareunie superficielle occasionne généralement un sensation de brûlure, d'inflammation ou d'irritation, tandis que la dyspareunie profonde correspond davantage à une douleur sourde.

On fait la distinction entre les deux car la différence entre ces deux types de douleurs peut aider à en identifier la cause : une dyspareunie superficielle peut par exemple révéler une vaginite tandis que la dyspareunie profonde est potentiellement provoquée par des affections au niveau de l'utérus, des ovaires ou encore de l'appareil digestif : endométriose, infection du col utérin, kystes ovariens ou douleurs abdominales peuvent ainsi être des facteurs déclenchants.

Comment réagir en cas de douleurs lors d’un rapport sexuel ?

Il peut arriver à toutes les femmes d’avoir des douleurs passagères lors d’un rapport sexuel. Avant tout, il est important d’être à l’écoute de son corps, de prendre son temps et de ne pas se forcer.

Les douleurs peuvent notamment être causées par un manque d’excitation et de lubrification vaginale (sécheresse du vagin). Faire plus de préliminaires, utiliser un gel lubrifiant ou tout simplement remettre le rapport à une prochaine fois peuvent alors être une solution.

Le désir sexuel de chacun est fluctuant et un manque d’excitation ponctuel ne devrait pas être source d’inquiétude.

Par ailleurs, il arrive que certaines positions, notamment celles qui permettent une pénétration profonde comme la levrette, occasionnent une douleur ou un inconfort pour des raisons anatomiques. Ceux-ci devraient s’arrêter lors d’un changement de position ou d’intensité du rapport. Pour éviter les douleurs de ce type, la communication entre partenaires est primordiale.

Si les souffrances sont persistantes et se répètent lors de la plupart des rapports sexuels ou de chacun d’entre eux, elles peuvent révéler des causes plus profondes, que celles-ci soient physiques ou psychologiques. La première étape est donc de déterminer les causes du problème.

Quelles sont les solutions pour faire face à la dyspareunie ?

Les solutions à envisager face à la dyspareunie dépendent de l’origine du trouble. Il est donc essentiel d’en parler avec votre médecin afin de définir les symptômes en premier lieu et d’en rechercher la cause..

Dyspareunies d’ordre physique

  • Si l’on pense que les douleurs peuvent être provoquées par un trouble gynécologique, il est important de consulter un médecin, médecin traitant ou gynécologue, pour traiter les éventuelles affections.
  • Selon la situation, il/elle pourra recommander un traitement médicamenteux(notamment en cas d’infection locale), un traitement hormonal (lors de la ménopause ou en cas d’endométriose par exemple) ou parfois une intervention chirurgicale.
  • Si vous pensez être atteinte d’une IST (herpès, chlamydia), d’une vaginose bactérienne ou encore d’une cystite, vous pouvez également avoir recours à une consultation en ligne sans face-à-face avec nos médecins habilités.

Dyspareunies d’ordre psychologique

  • Les douleurs peuvent provenir d’une appréhension vis-à-vis de la sexualité. Les premiers rapports sexuels ou les relations avec un(e) nouveau/nouvelle partenaire peuvent souvent être accompagnés d’une angoisse. L’essentiel est alors de se détendre et de se poser les bonnes questions : le rapport est-il vraiment désiré en cet instant ? L’excitation est-elle au rendez vous ? Existe-t-il un manque de confiance en soi ou en son/sa partenaire…?
  • Les dyspareunies proviennent fréquemment d’un traumatisme subi dans le passé. Les violences sexuelles altèrent la sexualité de manière significative et la dyspareunie peut être l’une des diverses séquelles à la suite d’un viol ou d’une agression sexuelle. Le processus de reconstruction peut être long pour les victimes. Un suivi psychologique peut aider celles-ci à se reconstruire et à réconcilier le corps et l’esprit.
  • Par ailleurs, un sentiment de culpabilité ou la peur de frustrer ou de vexer son ou sa partenaire viennent parfois s’ajouter à la douleur physique. En ajoutant une pression supplémentaire, cela est susceptible d’empirer la douleur. Une bonne communication avec son ou sa partenaire est donc essentielle et peut dans certains cas suffire à résoudre la situation.

Enfin, dans le cas d’une dyspareunie d’ordre psychologique, c’est le plus souvent la pénétration en elle-même qui est à l’origine de douleurs. Il est bon de rappeler que celle-ci n’est pas indispensable pour s’épanouir dans sa sexualité et que les pratiques sexuelles sans pénétration (sexe oral, masturbation) sont au même titre un moyen d’accéder à une sexualité active et positive avec son ou sa partenaire.

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Dr Sophie Albe-Ly

Médecin généraliste, Sophie exerce chez ZAVA depuis 2016.

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Revu le: 19 juil. 2018