Enquête ZAVA - Perte de poids chez les Français•e•s : motivations, déclencheurs et facteurs de découragement
Dans un pays où la gastronomie est un pilier culturel et où les habitudes alimentaires sont profondément enracinées, comprendre les motivations derrière la volonté de perdre du poids offre un aperçu fascinant de la dynamique sociale et individuelle qui façonne notre relation avec la nourriture et notre image corporelle.
Dans cette étude réalisée par l'institut uStats.org, nous avons décrypté les raisons qui incitent les Français·es à prendre des mesures pour transformer leur silhouette et perdre du poids, en interrogeant 4 000 personnes âgées de 18 ans et plus. Ces participants ont tous une démarche en commun : avoir tenté au moins une fois de perdre du poids par le biais de l'alimentation.
35 % des Français·es interrogé·e·s ont décidé de perdre du poids pour prendre soin de leur santé, juste devant les considérations esthétiques
Alors que 100 % des répondants ont déjà entrepris un rééquilibrage alimentaire, il apparaît que pour 35 % d'entre eux, l'objectif principal de la perte de poids est la santé. En particulier les hommes (53 %). Une tendance corroborée par “Une prise de conscience déclenchée par une discussion avec un professionnel de santé” cité comme premier déclencheur de leur démarche de perte de poids.
L’esthétique décroche la deuxième marche du podium avec une motivation principale citée par 34 % des participants. Là encore, c’est en accord avec deux des facteurs principaux déclencheurs de la démarche : le désir de flirter et de rencontrer du monde et une nouvelle relation de couple.
Viennent ensuite comme principales motivations à la perte de poids, l’amélioration du quotidien (plus de praticité) pour 14 % des participants et le fait de tenir un rôle modèle (11%) pour un enfant ou un proche.
Enfin, la part de personnes ayant entamé une démarche de perte de poids pour faire plaisir ou satisfaire quelqu’un d’autre est faible avec 6 % des sondés. On parle bien là de changer sur désir explicite de l’autre à la différence de s’imposer un changement perçu comme nécessaire pour séduire ou pour plaire. Bien que cette proportion soit faible, c’est celle qui varie le plus au cours des âges : chez les 18-29 ans comme chez les 50-59 ans, ce motif est surreprésenté avec respectivement 7 % et 7,2 % des individus le citant comme motivation. En revanche, il décroît suite à ces pics jusqu’à descendre à 4,7 % chez les 40-49 ans et 4,9 % chez les 60 et plus. On peut imaginer que cette tendance chez les 50-59 ans pourrait correspondre au contexte du divorce [1], suivi d'une nouvelle relation, où l’influence de l’autre peut-être accrue.
Le moment opportun pour commencer un régime est celui où les Français·es se sentent prêt·e·s à s’investir
Bien que l’on parle chaque année des résolutions du nouvel an, ou qu’on puisse parfois entendre “Oh, c’est fichu pour ce mois-ci, je ferai attention à ce que je mange le mois prochain”, force est de constater que 43,3% des Français·es estiment que le meilleur moment pour commencer à perdre du poids est celui où ils se sentent prêts à s'engager pleinement.
On note malgré tout une petite préférence pour le début de la semaine, dans 28 % des cas. Une base hebdomadaire - permettant un “compte rond” peut en effet aider à observer les consignes plus facilement ainsi qu’à suivre les progrès clairement. Seul·e·s 20 % des interrogé·e·s préfèrent commencer leur régime au début du mois, notamment chez les personnes âgées de 50 à 59 ans (25 %). Ce choix pourrait peut-être s’expliquer par le fait qu’ils ont le plus haut taux de précarité [2] ; en effet, commencer un régime en début du mois lorsque les salaires ou les prestations sociales sont souvent versées pourrait faciliter l'achat d'aliments plus sains ou l'adhésion à des programmes de perte de poids.
Enfin, une minorité, 9 % choisissent le début de l'année pour se lancer dans leur projet de remise en forme. C’est peut-être préférable quand on sait que 80% des bonnes résolutions sont déjà oubliées au mois de février [3].
Une fois la démarche de perte de poids entamée, se pose la question de ce qui crée l’adhérence au changement dans la durée ou qui, au contraire, provoque l’abandon puisque 29% des répondant·e·s disent ne pas avoir maintenu leurs habitudes au-delà de quelques mois, et 43% ont abandonné avant la fin de la deuxième année.
C’est là encore l'amélioration de l'état de santé général, qui est citée par 21 % des participants, -notamment chez les plus de 60 ans- comme principale motivation pour maintenir les efforts.
C’est ensuite la reconnaissance externe qui motive les troupes, à hauteur de 18 %. Recevoir des compliments, percevoir la fierté de son entourage et la reconnaissance du chemin parcouru ou en cours... Il y a un désir accru de réaffirmer leur attractivité et de renouer avec une vie sociale active.
Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, le poids sur la balance est relégué en dernière position, avec seulement 5 % des Français·e·s, qui s’y intéressent. Surprenant mais plutôt justifié, car le poids affiché ne reflète pas nécessairement les pourcentages de masse grasse et musculaire.
Les écarts alimentaires et la faim sont les premiers facteurs de découragement dans la démarche de perte de poids
Lorsqu’on regarde en revanche quels sont les facteurs d’abandon précis, la première marche du podium est occupée par “les écarts alimentaires répétés” - qui peuvent, on l’imagine, provoquer un sentiment de “c’est raté” ou “à quoi bon” suivi de près par “un seul faux-pas alimentaire”, en particulier chez les jeunes de 18 à 29 ans. Enfin, la faim est le troisième facteur qui fait que les Français·e·s abandonnent leurs efforts.
C’est pourquoi, comme le rappelle le Dr Sophie Albe-Ly, médecin généraliste chez ZAVA : “Un rééquilibrage alimentaire dans le cadre de la perte de poids doit prendre en compte les habitudes établies de la personne, et proposer des alternatives. Bien sûr, il faut généralement qu’il y ait une réduction des calories pour que la démarche fonctionne, mais il s’agit plutôt de s’alimenter différemment et de proposer des alternatives préférables aux mauvaises habitudes en place plutôt que d’être dans l’hyper restriction. Alternatives qui doivent être accessibles, réalistes et possibles à maintenir dans le temps. Sinon, on n’obtient pas de résultats à long terme. Rappelons également qu’une perte de poids, pour être durable et saine, doit être progressive : baisser les apports énergétiques habituels de 15% à 30% chez une personne qui a un poids stable est suffisant et adapté[4]”.
Enfin, il est intéressant de noter que la connaissance des choix alimentaires appropriés ne semble pas être un problème majeur chez une population ayant entrepris une démarche spécifique de perte de poids (et donc potentiellement renseignée), puisque seulement 0,2 % l’ont cité comme déclencheur de l’arrêt de la démarche.
Infographie complète
Méthodologie
Étude ZAVA réalisée par uStats.org, sur Internet du 14 au 26 février 2024 auprès d’un échantillon de 4 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. L'échantillon interrogé a déclaré avoir déjà entrepris au moins une fois une démarche de perte de poids par l'alimentation au cours de sa vie.
Droits d'usage
Toute reprise de ces graphiques et/ou de ces informations doit s’accompagner du nom du commanditaire ZAVA ainsi que d’un lien hypertexte vers l'étude intégrale sur zavamed.com/fr pour les supports digitaux, ainsi que des dates, méthodologie et taille de l’échantillon.
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[2] Observatoire des Inégalités - https://inegalites.fr/La-pauvrete-selon-l-age
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[4] Haute Autorité de Santé - https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2011-09/2011_09_30_obesite_adulte_argumentaire.pdf