Asthme et COVID-19 : les risques sont-ils plus élevés ?

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Révision médicale par le

Dr Loïc Nicolas

Revu le: 20 juin 2022

L’asthme et la COVID-19 affectent tous les deux le système respiratoire. Intuitivement, on pourrait penser que les personnes asthmatiques sont plus à risque de développer une forme grave de la COVID-19. L’asthme aggrave-t-il réellement un cas de COVID-19 ? Peut-on prendre de la Ventoline® si on a la COVID-19 ? Les réponses de nos médecins.

Dans cet article
 

Les points essentiels

  • Les personnes avec un asthme contrôlé n’ont pas de risque plus accru de contracter la COVID-19 ou de développer une forme grave.

  • La Ventoline® permet de soulager certains symptômes de la COVID-19.

  • En cas de COVID, l’asthme pourrait être un facteur de protection pour les cellules pulmonaires.

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Comment différencier les symptômes de l’asthme et de la COVID ?

La COVID-19 et l’asthme partagent des symptômes communs : oppression thoracique, toux sèche, essoufflement et difficultés respiratoires. Néanmoins, en cas de COVID, d’autres symptômes caractéristiques surviennent :

  • fièvre ;
  • état grippal ;
  • maux de gorge ;
  • perte de l’odorat (anosmie) ;
  • perte du goût (agueusie).

En général, ces symptômes ne se manifestent pas lors d’une crise d’asthme. Néanmoins, la perte de l’odorat peut survenir en cas d’asthme allergique en raison d’un nez bouché. Pour différencier les symptômes, dans le cas de la COVID, la perte de l’odorat survient même sans obstruction nasale.

De plus, les symptômes de l’asthme se manifestent surtout en cas de crise, généralement le matin ou la nuit. Ainsi, entre deux crises, les symptômes disparaissent ou se réduisent. Dans le cas de la COVID, les symptômes subsistent dans le temps et peuvent s’aggraver. Si la toux sèche persiste et s’accompagne d’une fièvre, cela n’est pas nécessairement le signe de la COVID-19, mais d’une surinfection respiratoire.

L’asthme est-il un facteur de risque d’infection grave à la COVID-19 ?

Contrairement aux premières craintes au début de la pandémie, l’asthme n’est pas un facteur de risque d’infection grave à la COVID-19. En effet, les personnes asthmatiques atteintes de la COVID-19 ne présentaient pas plus de formes graves que les personnes non-asthmatiques. Paradoxalement aux idées préconçues, elles ne sont pas surreprésentées dans les hôpitaux. De plus, la prise de traitements de fond contre l’asthme n’expose pas les personnes atteintes de la COVID-19 à des risques particuliers.

Néanmoins, même si l’asthme n’augmente pas les risques de développer une forme grave de la COVID, il faut aussi prendre en compte l’âge des personnes touchées et le caractère de l’asthme. En effet, une jeune personne dont l’asthme est contrôlé présente peu de risques de décompensation. A contrario, une personne plus âgée avec un asthme sévère ou non contrôlé peut connaître une forme grave.

Avec des recherches plus récentes, les scientifiques ont mis au jour une relation entre asthme et COVID-19. En effet, les personnes asthmatiques bénéficieraient d’une certaine forme de protection contre la COVID-19. Deux mécanismes physiologiques peuvent l’expliquer : les récepteurs ACE2 et la production excessive de mucine qui sert à la fabrication du mucus.

Le virus SARS-CoV-2 utilise les récepteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 ou ACE2 pour infecter une personne. Pourtant, chez une personne asthmatique, l’expression de ces récepteurs ACE2 est réduite, d’où la diminution de la pénétration cellulaire du virus et donc la réduction des formes graves.

Le second mécanisme concerne surtout les asthmatiques allergiques. En effet, la production excessive de mucine protège les cellules pulmonaires, car son accumulation forme une barrière contre le virus.

La COVID-19 peut-elle provoquer des crises d’asthme ?

Oui, la COVID-19 peut provoquer des crises d’asthme puisqu’elle induit des difficultés respiratoires. Toutefois, les risques de faire des crises n’augmentent pas systématiquement chez les personnes asthmatiques testées positives au coronavirus. En effet, cela dépend surtout de plusieurs facteurs : âge, le caractère contrôlé ou non de l’asthme, obésité, tabagisme, etc.

Pour éviter les crises d’asthme en cas de COVID-19, il faut continuer la prise des traitements de fond.

La Ventoline peut-elle aider à soulager les symptômes de la COVID-19 ?

La Ventoline® peut notamment aider à soulager une toux persistante. En effet, en tant que bronchodilatateur à effet rapide, la Ventoline® augmente le calibre des bronches afin d’améliorer la respiration en quelques minutes. Les muscles relâchent, ce qui permet de diminuer la toux.

Ainsi, la Ventoline® n’est pas contre-indiquée si vous avez la COVID-19. Le bronchodilatateur n’accroît ni le risque d’infection ni ne favorise l’entrée du virus au niveau des bronches. La Ventoline® est disponible uniquement sur ordonnance dans les pharmacies. Elle est proscrite pour les personnes allergiques au salbutamol ou à un de ses excipients.

Par ailleurs, les traitements de fond (même les corticoïdes) de l’asthme doivent se poursuivre en cas de COVID. De plus, le budésonide, un anti-inflammatoire (glucocorticoïde) utilisé pour le traitement de l'asthme, fait l’objet de recherches pour son rôle dans la protection contre les formes graves de la COVID. Dans le cadre d’une étude pour la Revue Médicale, The Lancet Respiratory Medecine, la prise de budésonide permettrait même de réduire de 91 % les formes graves et les risques de Covid long. D’autres études se penchent également sur les effets protecteurs de ce glucocorticostéroïde contre la COVID-19.

Peut-on développer de l’asthme après avoir eu la COVID-19 ?

Non, les personnes non-asthmatiques et guéries de la COVID-19 n’ont pas développé un asthme. En effet, l’asthme ne figure pas parmi les symptômes de la COVID long appelé également syndrome post-COVID. En revanche, pendant la convalescence, une toux sèche peut persister et provoquer des irritations et une inflammation. Cette toux peut être confondue avec un symptôme asthmatique, mais ce n’est pas le cas.

Par ailleurs, une étude réalisée entre 2020 et 2021 sur des enfants hospitalisés de la COVID a montré que certains d’entre eux présentaient des symptômes d’asthme après leur sortie de l’hôpital. Il s’avère que ces enfants ont des antécédents familiaux ou médicaux d’asthme ou une rhinite allergique avant la COVID, ce qui explique l’apparition de symptômes asthmatiques pendant leur convalescence.

De manière générale, le syndrome post-COVID comprend, en plus de la toux, des troubles cardiothoraciques, des troubles neurologiques, une fatigue intense ainsi que des troubles de l’odorat et du goût.

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Révision médicale par le:
Dr Loïc Nicolas Rédacteur médical

Médecin généraliste, Loïc est rédacteur médical chez ZAVA, où il participe à la création et à la révision de nos contenus autour de la santé générale et sexuelle - mais il ne consulte pas pour ce service.

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