Syndrome du choc toxique : symptômes, comment le prévenir et le traiter

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Révision médicale par le

Dr Raquel Pereira Correia

Revu le: 21 déc. 2021

Le syndrome du choc toxique (SCT) est une infection rare causée par la toxine TSST-1 libérée par la bactérie Staphylococcus aureus. Le choc toxique survient majoritairement chez les femmes utilisant une coupe menstruelle (cup) ou des tampons durant leur période de règles.

Dans cet article
 

Les points essentiels

  • Si 20 à 30 % femmes sont porteuses du Staphylococcus aureus dans le vagin, toutes ne développeront pas de choc toxique pour autant, ce qui suggère que d’autres facteurs peuvent aider au développement de l’infection.

  • On répertorie en France une vingtaine de cas de syndrome du choc toxique par an, dont 5 à 10 % de décès. Le taux de mortalité reste donc faible.

  • La composition des tampons et coupes menstruelles n’est pas la cause du choc toxique, c’est leur mauvaise utilisation prolongée dans le corps qui peut déclencher l’infection.

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Qu’est-ce que le syndrome du choc toxique ?

Le syndrome du choc toxique (SCT) est une infection causée par la bactérie Staphylococcus aureus aussi connu comme Staphylocoque doré. Cette bactérie est naturellement présente dans le microbiote humain (peau, intestin, nez, gorge...) ne provoquant pas de soucis. Dans certains cas cependant, le Staphylocoque doré peut devenir une cause d’infection.

En effet, chez certaines femmes prédisposées, il arrive que ce staphylocoque se multiplie anormalement dans le vagin et produise alors des toxines (TSST-1), qui pénètrent dans le sang et provoquent un choc toxique.

Quelles sont les causes du syndrome du choc toxique ?

Choc toxique et tampon oublié

Lors des règles, le pH du vagin ainsi que son microbiote se modifient. Les tampons ne permettant pas un écoulement du sang et des bactéries en dehors du vagin, ce dernier devient alors un lieu de culture idéal pour la multiplication et la prolifération du staphylocoque. C’est pour cela que les protections hygiéniques internes comme le tampon ou la cup sont incriminées dans le SCT.

Si vous laissez votre tampon plus de 4 à 6 heures dans votre vagin, vous augmentez le risque d’infection puisque la bactérie n’est pas évacuée correctement. Il est donc essentiel de ne pas porter de tampon la nuit et de le changer régulièrement, au maximum toutes les 4 heures, en journée.

Les serviettes et les cups sont-elles plus fiables ?

Les serviettes hygiéniques sont les protections les plus fiables pour prévenir le choc toxique puisqu’elles permettent une évacuation idéale du sang et des bactéries.

Tout comme le tampon, si utilisée de façon incorrecte, la coupe menstruelle ne permet pas d'évacuer les résidus de sang (et éventuellement des bactéries) correctement et donc d'éviter une potentielle infection.

Bien qu’elles soient moins discrètes, il est recommandé de privilégier les serviettes hygiéniques, notamment la nuit.

Quels sont les symptômes du syndrome du choc toxique ?

Si vous avez vos règles et que vous ressentez les symptômes suivants, cela peut-être le signe d’un choc toxique :

  • une fièvre soudaine (38 °C ou plus) ;
  • des vomissements ;
  • une sensation de malaise avec des maux de tête ;
  • des troubles digestifs comme la diarrhée ;
  • une éruption cutanée ressemblant à un coup de soleil.

Au stade primaire de l’infection, les symptômes peuvent s’apparenter à ceux d’une grippe (douleurs musculaires et articulaires, mal de gorge, fièvre). Le choc toxique en tant que tel se manifeste généralement avec une tension artérielle basse, une accélération du cœur et une confusion (étourdissement, perte de repères) en plus des autres symptômes.

Les douleurs dans le bas du ventre dues à des règles douloureuses ne sont pas l’un des symptômes du choc toxique. Vous pouvez demander un traitement pour les règles douloureuses auprès de nos médecins en ligne.

Que faire en cas de syndrome du choc toxique ?

Si vous ressentez les symptômes d’un choc toxique, retirez immédiatement votre tampon ou votre cup et rendez-vous aux urgences. Des antibiotiques vous seront administrés pour réduire l’infection et stopper le développement de la bactérie.

Comment traiter le syndrome du choc toxique ?

Des antibiotiques vous seront administrés pour réduire l’infection et stopper le développement de la bactérie.

S’il n’est pas pris en charge à temps, et dans les cas les plus graves, le syndrome du choc toxique peut entraîner l’amputation d’un membre infecté et peut mener jusqu'au décès.

Comment éviter le syndrome du choc toxique ?

Le meilleur moyen d'éviter le choc toxique reste de privilégier des protections menstruelles externes comme les serviettes hygiéniques et les protège-slip lavable ou jetable ainsi que les culottes de règles.

Si vous portez exclusivement des tampons, des éponges menstruelles ou une cup, pensez à changer ou vider votre protection toutes les 4 heures, à bien vous laver les mains avant et après leur insertion et à ne pas les porter la nuit.

Facteurs de risque : quelles femmes sont plus susceptibles de faire un syndrome du choc toxique ?

Les femmes les plus à risque de faire un choc toxique sont celles porteuses du Staphylococcus aureus, soit environ 20 à 30 % des femmes. Cette souche du staphylocoque doit également pouvoir produire une quantité de toxine suffisamment importante pour développer une infection dans le sang. Le choc toxique ne se manifeste que si le terrain est favorable. C’est pour cela qu’il est important de réduire les risques en utilisant correctement son tampon ou sa cup et en privilégiant d’autres formes de protections hygiéniques.

Il n’y a aucune corrélation entre les femmes atteintes d’un syndrome des ovaires polykystiques ou d’une endométriose et les cas de chocs toxiques.

Le syndrome du choc toxique est-il en recrudescence ?

Les cas de chocs toxiques seraient en recrudescence depuis le début des années 2000. Dans les années 1990, aucun cas de choc toxique n’a été recensé, lorsqu'en 2014 plus de 22 cas ont été diagnostiqués. A l’heure actuelle, le corps médical est dans l'incapacité de trouver une explication à cette augmentation.

Alternatives pour éviter le syndrome du choc toxique

Il existe plusieurs alternatives de protections menstruelles exposant à moins de risque de développer un syndrome du choc toxique :

  • Les serviettes hygiéniques jetables (en coton biologique ou non)
  • Les serviettes hygiéniques lavables (en coton ou en fibre de bambou)
  • Les culottes de règles (en coton ou en fibre de bambou)

Ces solutions peuvent pour certaines revenir plus cher à l'achat mais durent dans le temps et sont des alternatives efficaces pour éviter le syndrome du choc toxique.

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Révision médicale par le:
Dr Raquel Pereira Correia Rédactrice médicale

Médecin généraliste, Raquel est rédactrice médicale chez ZAVA, où elle participe à la création et à la révision de nos contenus autour de la santé générale et sexuelle - mais elle ne consulte pas pour ce service.

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