Enquête ZAVA - Chlamydia: les Français sont-ils suffisamment informés ?

Dans cet article
étude zava chlamydia

Une IST de plus en plus répandue... mais encore méconnue ?

L’infection génitale à Chlamydia trachomatis est l’infection à transmission sexuelle la plus fréquemment dépistée.

D’après l’enquête LaboIST qui a été menée en France en 2016 et publiée en Juillet 2018, le nombre de personnes avec une infection génitale par Chlamydia trachomatis a plus que triplé depuis 2012 chez les personnes de plus de 15 ans (multiplié par 3.4).

Face à cette recrudescence, on peut se demander si les Français sont suffisamment informés des risques associés à cette infection et s'ils savent comment s'en protéger.

Un sondage réalisé sur plus de 1000 personnes

Chez ZAVA, nous avons voulu analyser les connaissances générales de la population française vis-à-vis de l'infection par Chlamydia.

  • Les Français savent-ils comment l’infection se manifeste le plus souvent ?
  • Connaissent-ils les moyens pour la prévenir ?
  • Savent-ils comment se fait le dépistage ?
  • Savent-ils s’il existe un traitement efficace et quelles sont les conséquences d’une infection non traitée ?

Dans le but de répondre à ces questions, nous avons mené une enquête auprès de 1030 personnes en France (Octobre 2018) et analysé les réponses globales, ainsi que par sexe et par tranches d’âge (18 à 25 ans, 26 à 35 ans et 36 à 40 ans).

Question 1: Comment se manifeste le plus souvent l’infection ?

L’infection par Chlamydia est le plus souvent asymptomatique, c’est à dire que la personne infectée ne présente aucun signe ni symptôme d’infection. Bien que les estimations varient, il semble que cela soit le cas chez plus de 70 % des patients. C’est pour cela qu’elle est aussi connue comme "l’infection silencieuse".

Cependant, la plupart des personnes pensent que le plus souvent l’infection se manifeste par un ou plusieurs symptômes. Voici ce qu’en pensent les personnes interrogées :

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Question 2: Comment se fait le dépistage d’une infection récente ?

Bien qu’une analyse de sang permette de savoir si un patient a été infecté par Chlamydia à un moment de sa vie, le dépistage d’une infection récente doit se faire en réalisant un prélèvement vaginal ou bien avec un échantillon urinaire. Le résultat est positif lorsque l’infection est active et devient négatif lorsqu’un traitement a été efficace.

Bien qu’un pourcentage élevé des personnes interrogées sache comment se fait le dépistage, environ un tiers pense qu’une infection récente se diagnostique grâce à une analyse de sang et, ce qui est plus inquiétant, une proportion élevée des répondants pense qu’il n’est pas possible du tout de diagnostiquer cette infection.

test chlamydia

En regardant par sexe, il semble que les femmes soient un peu mieux informées car 62.7% d’entre elles savent que le diagnostic d’une infection récente se fait avec un prélèvement vaginal ou un échantillon urinaire, contre 50.3% des hommes.

Question 3: Existe-t-il un traitement efficace ?

L’infection à Chlamydia peut être traitée facilement et efficacement grâce à un traitement antibiotique.

Cependant, voici ce que pensent les personnes interrogées :

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Il n’existe pas de différence significative par tranche d’âge parmi les femmes ou parmi les hommes, bien que les hommes plus jeunes semblent un peu mieux informés que leurs aînés (69.1% des hommes entre 18 et 25 ans savent qu’il existe un traitement contre 59.1% entre 36 et 40 ans).

Question 4: Comment se protège-t-on de l’infection par Chlamydia ?

Même si 69.7% des personnes savent que l’infection à Chlamydia peut être évitée grâce à l’utilisation des préservatifs lors des rapports sexuels, un pourcentage élevé ne sait pas que certaines mesures sont complètement inefficaces : éviter de s’assoir sur les toilettes publiques, prendre la pilule contraceptive, ou avoir une bonne hygiène n’empêchent en effet pas d’attraper une infection à Chlamydia.

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Question 5: Que se passe-t-il si l'on ne traite pas l’infection ?

Une infection à Chlamydia non traitée peut avoir des conséquences graves : elle peut en effet provoquer une infection au niveau de tout l’appareil génital féminin (donnant lieu à une maladie inflammatoire pelvienne) ce qui peut entraîner une infertilité. Elle est aussi responsable de certains cas d’infertilité chez l’homme. De plus, lorsque l’infection n’est pas traitée, elle peut se répandre à d’autres organes en provoquant une infection plus grave.

Chez les femmes enceintes infectées par Chlamydia et non traitées, il existe un risque de transmission de l’infection au nouveau-né au moment de l’accouchement qui peut avoir des conséquences graves (conjonctivite, infection des poumons).

La plupart des personnes interrogées savent que l’infection non traitée peut avoir des conséquences importantes à moyen et long terme, cependant plus d’1 personne sur 10 pense que l’infection disparaît toujours spontanément, sans traitement, et sans aucune conséquence.

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Il n’existe pas de différences significatives en fonction de l’âge parmi les femmes.

Cependant, le pourcentage d'hommes qui pensent que l’infection non traitée peut être cause d’une infertilité descend de façon significative avec l’âge, ce qui laisse supposer que les plus jeunes générations auraient un meilleur accès à l’information et/ou prendraient cette infection plus au sérieux.

Recoupement : quelles idées reçues chez ceux qui ignorent que les préservatifs préviennent l’infection ?

Pour aller plus loin dans l’analyse des connaissances des Français, nous avons comparé les réponses de ceux qui ne savent pas que les préservatifs permettent de prévenir l’infection par rapport à celles des autres :

Plus d’un quart de ce groupe de personnes pense que l’infection peut disparaître d’elle-même et près de la moitié d’entre eux ignorent qu’un traitement efficace existe.

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Il n’existe en général pas de différences significatives entre les réponses des hommes et des femmes, ni par tranche d’âge.

Recoupement : quelles autres idées reçues chez ceux qui pensent que l’infection non traitée disparaît spontanément ?

idées reçues mst

Il n’existe pas de différences significatives entre les deux groupes par rapport au sexe des personnes enquêtées.

Les Français sont-ils suffisamment informés sur l’infection par Chlamydia ?

Chlamydia reste toujours une infection dont peu de personnes connaissent les symptômes les plus fréquents, les moyens diagnostics, la prévention, le traitement et les conséquences.

Uniquement 2.5% des personnes enquêtées ont les connaissances générales concernant tous ces points.

Moins d’un tiers des répondants savent que l’infection à Chlamydia est le plus souvent asymptomatique.

Globalement, la plupart des personnes enquêtées savent qu’il existe un traitement efficace pour l’infection, cependant, on note une importante variabilité en fonction du sexe ainsi que dans certains groupes, où le nombre de personnes qui ne connaissent pas l’existence d’un traitement peut monter jusqu’à près de la moitié (parmi les personnes qui pensent que les préservatifs ne préviennent pas l’infection et parmi ceux qui pensent que l’infection disparaît toujours toute seule sans traitement).

Bien que la majorité des personnes interrogées sache que l’utilisation des préservatifs lors des rapports sexuels prévient la transmission de l’infection, un nombre non négligeable de personnes croit tout de même que des mesures prouvées inefficaces (comme la prise correcte de la pilule, la bonne hygiène ou encore éviter de s’assoir sur le siège des toilettes publiques) peuvent éviter l’infection.

La plupart des personnes enquêtées savent que l’infection par Chlamydia non traitée peut avoir des conséquences sur le moyen-long terme (telle que l'infertilité). Cependant, environ 1 personne sur 10 (ou plus dans certains groupes) pense que l’infection disparaît toujours spontanément.

Il semble que les personnes qui connaissent le rôle du préservatif dans la prévention de l’infection sont mieux informées des moyens de dépistage, de l’existence d’un traitement efficace et des conséquences en absence de traitement, que les personnes qui ne savent pas que l’utilisation du préservatif peut prévenir l’infection.

Il semble paradoxal que l’option correcte au niveau des symptômes les plus fréquents de l’infection (aucun symptôme) ait été choisie plus fréquemment dans le groupe de personnes qui ne pense pas que les préservatifs préviennent l’infection. Cependant, en regardant le restant des réponses de ce groupe, il semblerait plutôt que cette option ait été choisie non pas par connaissance du sujet, mais plutôt en ligne avec le restant des réponses (la croyance que l’infection n’a pas de manifestations).

Il est inquiétant de constater que parmi les personnes qui pensent que le préservatif ne prévient pas l’infection, plus d’un quart pense aussi que celle-ci disparaît toujours spontanément, sans conséquence, et uniquement la moitié sait qu’il existe un traitement efficace pour cette infection”, résume le Dr Laura Joigneau Prieto, médecin chez ZAVA à l’initiative de cette étude.

D’autre part, les personnes qui savent que l’infection non traitée peut provoquer une infertilité ou bien se répandre dans d’autres organes sont également mieux informées sur les moyens de prévenir l’infection, les moyens de dépistage et l’existence d’un traitement. En revanche, leurs réponses quant aux manifestations de l’infection semblent plutôt être en relation avec une fausse idée qu’avec des connaissances sur le sujet.

Il est intéressant de noter que parmi le groupe de personnes qui pensent que l’infection disparaît toujours toute seule sans traitement, sans conséquences, moins d’un quart pense que l’utilisation des préservatifs lors des rapports sexuels peut prévenir l’infection et environ la moitié ne sait pas qu’il existe un traitement efficace de l’infection.

L’infection par Chlamydia est le plus souvent asymptomatique, d’où l’importance de promouvoir une prévention efficace de sa transmission, un dépistage plus large et sans délai afin que les personnes atteintes puissent être soignées efficacement.

Les conséquences de l’infection à Chlamydia peuvent être graves et avoir un retentissement non seulement physique mais aussi psychologique à court, moyen et long terme. La prise en charge correcte de l’infection à tous les niveaux est susceptible d’avoir un impact positif en réduisant le nombre de personnes infectées, ainsi que le nombre de personnes ayant des complications dues à l’infection.

Cette enquête met en lumière le manque d’information de la population générale vis-à-vis de l’une des IST les plus répandues et pour laquelle il existe une prévention et un dépistage simples, ainsi qu’un traitement efficace.

"Afin de pouvoir diminuer le nombre de nouvelles personnes infectées, il est fondamental de promouvoir la diffusion de l’information sur la chlamydiose. Une meilleure information donnera les connaissances nécessaires pour améliorer la prévention de l’infection, son dépistage efficace et son traitement, et ainsi éviter des complications parfois sérieuses", conclut le Dr Laura Joigneau Prieto.

La Chlamydia en chiffres

Les infections à transmission sexuelle représentent un problème de santé publique global. Le nombre de personnes atteintes par certaines de ces infections augmente tous les ans malgré les efforts des sociétés scientifiques et des entités publiques.

En ce qui concerne la chlamydiose, au total, 267097 (intervalle de confiance à 95 % (IC 95 %) = [234 452 - 299 743]) personnes ont été diagnostiquées de Chlamydia en 2016 en France. Le nombre varie entre régions, sexe et tranches d’âge, mais arrive jusqu’à 5682 (4155 – 7208) pour 100000 habitants chez les femmes de 15 à 24 ans d’Île-de-France.

Méthodologie et caractéristiques de la population enquêtée

Étude réalisée pour le compte de ZAVA par Toluna Quick Surveys avec l’analyse du Docteur Laura Joigneau Prieto, médecin chez ZAVA.

1 030 personnes représentatives de la population Française présentes sur le territoire national Français en octobre 2018 ont été interrogées autour des principaux aspects de l’infection par Chlamydia via la plateforme Toluna.

L’enquête a été menée dans toute la France métropolitaine, de façon à ce qu’elle soit représentative de la population française.

La tranche d’âge des personnes enquêtées va de 18 à 40 ans, sans différences dans la moyenne d’âge entre les hommes et les femmes.

Un questionnaire à choix multiple composé de 5 questions a été envoyé et rempli en ligne par les répondants. Certaines des questions offraient la possibilité de plusieurs réponses correctes, pour d’autres uniquement une réponse était correcte.

sondage zava

Droits d'usage

Toute reprise de ces graphiques et/ou de ces informations doit s’accompagner du nom du commanditaire ZAVA ainsi que d’un lien hypertexte vers l'étude intégrale sur zavamed.com/fr pour les supports digitaux, ainsi que des dates, méthodologie et taille de l’échantillon.

ZAVA, expert européen de la téléconsultation

ZAVA est un service de téléconsultation médicale présent dans 6 pays d’Europe.

Les médecins ZAVA proposent des consultations en ligne sans face-à-face et sans rendez-vous, dédiées notamment à la santé intime (traitement de certaines IST dont la Chlamydiose, contraception, dysfonction sexuelle...) mais également à des sujets de santé plus généraux, des maladies cutanées à la chute de cheveux.

Chaque consultation est effectuée sur la base d’un questionnaire médical et éventuellement de photos. Les médecins ZAVA délivrent conseils, diagnostic et prescription médicale si nécessaire.

Sources

  • Price MJ, Ades AE, Soldan K, et al. The natural history of Chlamydia trachomatis infection in women: a multi-parameter evidence synthesis. Health Technology Assessment, No. 20.22. Southampton (UK): NIHR Journals Library; 2016 Mar.
  • Farley TA, Cohen DA, Elkins W. Asymptomatic sexually transmitted diseases: the case for screening. Prev Med. 2003;36(4):502-9.
  • Ndeikoundam Ngangro N, Bouvet de la Maisonneuve P, Le Strat Y, Fouquet A, Viriot D. Estimations nationales et régionales du nombre de diagnostics d’infections à Chlamydia et à gonocoque en France en 2016. Santé Publique France. 979-10-289-0457-9
  • European Centre for Disease Prevention and Control. Guidance on chlamydia control in Europe – 2015. Stockholm: ECDC; 2016.